1er décembre, journée mondiale de lutte contre le VIH

Les jeunes femmes deux fois plus touchées par le VIH dans le monde

Le 1er décembre, c’est la journée mondiale de lutte contre le VIH-sida. C’est l’occasion de rappeler que femmes et hommes sont inégaux face à ce virus qui touche encore 36,7 millions de personnes dans le monde, dont 51% de femmes. Parmi ces dernières, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont particulièrement touchées : elles représentent 60% des jeunes vivants avec le VIH.

Les inégalités de genre, et notamment les violences, exacerbent la prévalence du VIH chez les jeunes femmes : violences conjugales, violences sexuelles et mariages forcés. Dans certains pays, jusqu’à 45% des adolescentes indiquent que leur première expérience sexuelle était forcée (viol). Le manque d’information sur le VIH et d’éducation à la sexualité renforcent encore les risques de transmission du VIH.

Le manque de droits juridiques pour les femmes, en particulier sur leur droit à divorcer, à posséder et à hériter de biens, à conclure des contrats, à lancer des poursuites, à témoigner devant un tribunal et à ouvrir un compte bancaire réduit leurs recours devant la loi et leur capacité à réagir face aux inégalités.

Placer l’égalité femmes-hommes au cœur de la lutte contre le VIH

Pour venir à bout de l’épidémie du VIH-sida, la mise en place de politiques de santé doit être associée à des engagements forts visant à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et le droit à la sexualité dans différents domaines : éducation à la sexualité, lutte contre les violences faites aux femmes et les mariages forcés, mais aussi par un accès universel à tous les services de santé sexuelle et reproductive et le droit d’avorter et de choisir librement sa sexualité.

Dans un contexte international marqué par la montée des conservatismes et la remise en question de nombreux acquis, la réaffirmation du droit des femmes à disposer de leur corps est plus que jamais d’actualité.

C’est d’ailleurs la priorité adoptée par le Fond mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui consacrent entre 55 et 60% de ces financements à des programmes d’accès des femmes à la santé sexuelle et reproductive et la lutte contre les violences faites aux femmes, partout dans le monde.

 

Sources :

  • UNAIDS, Aids by the numbers, 2016
  • ONU Femmes, VIH sida, quelques faits et chiffres
  • Fonds Mondial, focus on women and girls, 2015
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Pauline Chabbert a été responsable « Genre et développement » au Ministère des Affaires étrangères. En 2013, elle créé le cabinet Autrement Conseil, membre du groupe Egae. Elle pilote les projets internationaux (formations, plaidoyer, rapports…), pour des ONG notamment.