Care, genre et politiques sociales

Le 19 juin à l’EHESS, le groupe Egaé a assisté à la table-ronde de lancement de l’ouvrage de Blandine Destremau (CNRS-IRIS) et Isabel Georges (IRD), spécialistes du care, qui s’intitule Le care, face morale du capitalisme. Assistance et police des familles en Amérique latine.

Pour Carole Gilligan, spécialiste du care et auteure d’un ouvrage intitulé Une Voix Différente, le care se définit comme la « capacité à prendre soin d’autrui » : les femmes articulent plus souvent leur vie professionnelle et personnelle pour se dédier aux tâches domestiques, pour s’occuper des enfants, ou pour gérer un parent dépendant à la maison.

Par conséquent, c’est un concept qui entraîne toute une série de questions : qui prend soin ? de qui ? pour qui ? comment ? à quel coût ? Interrogations qui doivent être prises en compte dans l’élaboration, la mise en place et l’évaluation de politiques sociales.

Selon les auteures, le care occupe une place centrale dans les politiques sociales en Amérique latine. C’est un mode d’organisation qui repose sur une répartition du travail comportant des inégalités entre les sexes, les générations et les classes sociales.

Le plus souvent, les femmes sont assignées au care, en prenant soin des personnes vulnérables : à la fois des enfants, des personnes âgées ou encore des personnes en situation de handicap. C’est d’ailleurs un travail qui repose le plus souvent sur les femmes les plus défavorisées : ainsi, le care est généralement un travail non rémunéré et invisibilisé.

Malgré l’arrivée d’un discours de plus en plus valorisant sur le care, dans les pays nordiques par exemple, ces activités demeurent non rémunérées ou peu rémunérées. Par conséquent, cette valorisation symbolique du care a tendance à masquer l’exploitation des femmes.

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