Cybersexisme, des violences qui continuent en ligne

Les violences en ligne

Les jeunes sont exposé.e.s aux violences dans leur vie quotidienne et au sein des établissements scolaires : ainsi plus de 30% des jeunes disent être confronté.e.s à des violences verbales et 1 collégienne / lycéenne sur 3 déclare avoir subi une ou des violences à caractère sexuel au cours d’une année scolaire (mime sexuel, attouchements, demandes, etc.).

Mais ces violences sont aujourd’hui prolongées et amplifiées dans le monde virtuel. L’étude coordonnée par le Centre Hubertine Auclert et réalisée par l’Observatoire Universitaire International d’Éducation et Prévention (OUIEP) de l’Université Paris Est Créteil, auprès de 1200 élèves franciliens de la 5ème à la 2nde, nous permet aujourd’hui d’en savoir plus sur les formes et l’ampleur des cyberviolences :

  • 20% des filles rapportent des insultes en ligne sur leur apparence physique
  • 13% des collégiennes et lycéennes déclarent avoir été victimes de rumeur en ligne
  • 17% des filles ont été confrontées au cours de l’année à des cyberviolences à caractère sexuel en lien avec des photos, vidéos ou textos
  • 1 fille sur 11 a vu des photos ou vidéos d’elle modifiées et/ou diffusées sans son accord.

De la cyberviolence au cybersexisme

Une grande partie de ces violences présente un caractère sexiste : ainsi est née la notion de cybersexisme. Il s’agit de faits qui font violence, qui se déploient à travers le cyberespace et contaminent l’espace présentiel ou réciproquement et qui visent à réitérer les normes de genre ciblant distinctement garçons et filles.

Ce sont des actes, des commentaires, des messages à caractère sexuel ou qui critiquent la manière de s’habiller, l’apparence physique, le comportement amoureux ou sexuel. Sans surprise, l’étude estime que les filles sont 1,5 à 2 fois plus touchées par le cybersexisme que les garçons.

Des enjeux d’accompagnement et de prévention

Le cybersexisme est d’autant plus violent et ses conséquences plus lourdes que l’espace virtuel favorise l’anonymat et la dissémination tout en échappant aux contrôles. Il ne laisse ainsi aucun répit aux victimes, face à des contenus qui se multiplient et se diffusent à une vitesse qui ne permet tout simplement pas de les maîtriser.

Les enjeux d’accompagnement des jeunes filles victimes de cybersexisme sont forts : trop souvent les réponses apportées insistent sur la responsabilité des jeunes dans la violence qui les atteint, parce qu’elles auraient pris la pose, envoyé la photo, écrit le message… En leur faisant croire que leur comportement est déviant ou qu’elles ont délibérément encouru un risque, ces interventions contournent le contexte sexiste et légitiment le contrôle social exercé sur leur corps et leur sexualité.

Afin de prévenir le cybersexisme, l’apprentissage des bons usages d’internet dès le plus jeune âge et l’éducation à l’égalité filles-garçons et à la notion de consentement apparaissent indispensables. Des outils de sensibilisation existent : utilisons-les !

 

Découvrez le spot vidéo du Centre Hubertine Auclert :

Ainsi que quelques outils ici :