Enseignement supérieur et recherche : chiffres clés 2019

La période du 8 mars est propice à la sortie de nombreux rapports sur les inégalités femmes-hommes en France et dans le monde. Entamons notre revue des dernières publications.  

Chaque année, le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation publie son rapport « Enseignement supérieur, recherche et innovation. Vers l’égalité femmes-hommes ? Chiffres clés 2019 », l’occasion de mesurer les progrès accomplis et le chemin restant à parcourir.

Davantage de diplômées que de diplômés mais une répartition qui reste très genrée

Aujourd’hui, 49% des femmes de 25 à 34 ans sont diplômées de l’enseignement supérieur, plus de dix points de plus que les jeunes hommes (38%). Toutefois les inégalités commencent très tôt puisque 30 mois après l’obtention d’un master (hors enseignement), elles gagnent en moyenne 13% de moins que leurs anciens camarades masculins.

La répartition des étudiant.e.s selon les filières reste particulièrement genrée. Les femmes représentent 85% des étudiant.e.s de formations paramédicales et sociales, 65% en médecine, odontologie et pharmacie contre seulement 36% en sciences ou 27% en études d’ingénieurs, et 42% en classes préparatoires, deux filières très sélectives. Il est intéressant de constater qu’entre 2000-2001 et 2017-2018, la part des femmes dans les formations où elles étaient majoritaires s’est encore renforcée alors qu’elle s’est parfois réduite là où elles étaient déjà moins nombreuses (STS, STAPS, Sciences).

Même au sein des disciplines scientifiques, la répartition genrée s’opère très fortement :  61% des étudiant.e.s de sciences de la vie, de la terre et de l’Univers sont des femmes contre 28% en sciences fondamentales. Ces proportions ont peu changé en 10 ans.

Enfin, d’un point de vue économique, les étudiantes sont plus souvent bénéficiaires d’une bourse sur critères sociaux que les étudiants (40 % contre 34 %).

Des inégalités persistantes parmi les personnel.le.s, dans l’enseignement mais surtout dans la recherche

Enseigner à l’université, une profession où la féminisation progresse

Alors que le nombre de maitresses de conférences et professeures d’université a augmenté, la parité est encore loin d’être acquise. Notons toutefois que ces chiffres sont nettement supérieurs à ceux de 1992 : les femmes représentent 25 % des professeurs d’université et 44 % des maîtres de conférences en 2018 contre respectivement 12 % et 35 % de ces catégories en 1992.

Toutefois, comme pour les étudiant.e.s la répartition genrée entre les filières reste très marquée : alors que les femmes représentent 62% des enseignant.e.s en langues et littérature et langues, elles sont seulement 19% en sciences de l’ingénieur.

Une surreprésentation des femmes parmi les les personnel.le.s non-enseignant.e.s

Les femmes s en représentent 63 % : elles constituent 90 % du corps des adjoint.e.s administratifs.ves, 76 % des bibliothécaires, 37 % des ingénieur.e.s de recherche et 62% des personnel.le.s de soutien dans la recherche.

La recherche française, un milieu encore très masculin

Les enseignant.e.s titulaires chercheurs.euses sont à 37% des femmes , une part stable depuis plusieurs années.

Les chercheuses sont plus nombreuses dans la recherche publique (39%) que dans le milieu de l’entreprise (23%) mais elles restent minoritaires. Elles n’ont obtenu que 36% des contrats CIFRE (convention industrielle de formation par la recherche destinées à financer des thèses doctorales).

Ces déséquilibres se retrouvent encore plus fortement dans les dépôts de brevets (14% ont été déposé par des femmes entre 2003 et 2013) mais aussi dans l’attribution des 3 grands prix scientifiques (18% ont été attribuées à des femmes. L’attribution de distinctions progresse toutefois puisque de 2011 à 2018, quatre organismes publics de recherche ont accordé 796 distinctions, dont 42 % à des femmes.

Une gouvernance très largement dominée par les hommes

Pour illustrer ce plafond de verre persistant, 91% des présidences d’organismes publics de recherche restent assurées par des hommes et seules 17% des universités sont présidées par une femme. De menus progrès existent toutefois puisque ces statistiques étaient respectivement de 94 et 12% en 2017.

Si les écarts entre femmes et hommes se réduisent progressivement, les actions à mener restent donc nombreuses : accès aux postes à responsabilités et de gouvernance, aux financements et aux distinctions dans le domaine de la recherche, mixité dans les filières.

http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid35339-cid139695/esri-chiffres-cles-de-l-egalite-femmes-hommes-parution-2019.html