« Ni una menos » : en Argentine, des manifestations contre les « féminicides »

Le 8 octobre dernier à Mar del Plata en Argentine, Lucià Perez, 16 ans, a été kidnappée, violée, torturée et assassinée. Ce meurtre a été le déclencheur du rassemblement de dizaines de milliers de personnes dans tout le pays, réclamant la fin des « féminicides » qui sévissent en Argentine.

« Féminicide » est le terme utilisé par les associations, mais aussi par le gouvernement argentin. Il décrit l’assassinat d’une femme parce qu’elle est femme, par un homme qui la considère comme sa propriété. Depuis 2012, le féminicide est une circonstance aggravante au meurtre.

Toutefois, la reconnaissance par la loi n’a pas suffit à éradiquer les violences, loin de là : en 2015, 235 féminicides ont été recensés, soit près d’un par jour. Lucià était la 225e femme tuée en 2016, la 19e en ce qui concerne le seul mois d’octobre.

Le collectif Ni Una Menos (« Pas une de moins »), qui rassemble une cinquantaine d’associations, syndicats et autres organisations, a donc appelé toutes les femmes du pays à effectuer une heure de grève le mercredi 19 octobre. Des manifestations ou rassemblement ont ensuite eu lieu dans tout le pays, y compris dans les plus petites villes.

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A Tilcara province de Jujuy), 5 000 habitant.e.s
A Buenos Aires, la capitale
A Buenos Aires, la capitale

 

 

 

La question des féminicides dépasse les frontières de la seule Argentine. D’autres pays l’ont reconnu comme une circonstance aggravante : Mexique, Bolivie, Espagne, Italie… Plusieurs organisations françaises réclament également l’inscription de ce crime spécifique dans la loi. Objectif : faire reconnaitre qu’il ne s’agit pas de meurtres isolés, mais bien de violences résultant des inégalités entre les femmes et les hommes.