Stéréotypes et sexisme dans les médias

Samedi 10 juin 2017, pendant le Printemps des médias, j’intervenais au nom des « Expertes » lors de la table ronde animée par la journaliste Marine Périn sur le thème « Quelle place pour les femmes dans les médias et le monde de l’information ? ».

Plaisir de partager un moment de débat citoyen avec plusieurs représentantes du mouvement associatif : les Internettes qui soutiennent la visibilité des youtubeuses sur le web et lutte contre les stéréotypes et le cybersexisme, le Tumblr Paye ton Journal qui permet aux femmes journalistes de dénoncer de façon anonyme les situations de sexisme ou de harcèlement dont elles sont victimes au quotidien et la newsletter les Glorieuses, engagée pour une information non culpabilisante !

Une belle occasion de rappeler à notre auditoire que les femmes continuent de ne représenter que 24 % des personnes que l’on entend et l’on voit dans les médias et qu’elles sont plus souvent interrogées en tant que témoins qu’en tant qu’expertes (Global monitoring media report) ! Quant à celles qui osent se mettre en avant, en lançant par exemple leur chaîne Youtube, elles sont attendues dans les domaines stéréotypés comme le maquillage ou la mode bien plus que dans d’autres domaines scientifiques, sportifs, politiques ou sociaux.

Sexisme et cybersexisme

« Vous comprenez il nous faut un homme, l’équipe est difficile », « Tu n’est pas assez belle pour présenter le journal », « T’es pas baisante », « Je vais te prendre dans le studio »… Comme partout, dans la société les femmes journalistes sont massivement victimes de propos et comportements sexistes au quotidien dans leur travail. C’est bien ce que rapportent les témoignages recueillis dans les rédactions par Anaïs le Coq de Paye ton Journal depuis son lancement début 2017. Un harcèlement quotidien peu dénoncé et presque jamais pénalisé dont sont également victimes les youtubeuses qui reçoivent des commentaires sexistes à chaque fois qu’elles publient une vidéo. « Eh oui, il semblerait que l’on continue de nous faire passer le message que les femmes n’ont pas leur place dans l’espace publique », rappelle Marie Camier Theron des Internettes.

Stéréotypes dans le traitement de l’information

Quand au traitement de l’information, il est bien souvent stéréotypé ou différencié entre les femmes et les hommes. En effet, la plupart des femmes politiques ou publiques sont appelées par leur prénom quand on donne aux hommes un nom complet (prénom-nom) et les portraits de femmes s’attardent souvent sur des détails de la vie personnelle ou familiale. Comme le rappelle Rebecca Amsellem des Glorieuses, « les femmes sont constamment culpabilisées car on leur demande d’être ‘parfaites’, c’est à dire à la fois calmes, gentilles et maternelles et en même temps grandes gueule, assurées et puissantes »… Enfin, les violences conjugales sont très souvent traitées comme un sujet banal, un fait divers, qui relèverait de la dispute amoureuse et non pas d’un crime ou d’un délit puni par la loi.

Alors, comment faire pour avancer ?

Pour faire changer les choses, chacun et chacune peut faire un effort :

  • Les journalistes et les professionnel.le.s peuvent s’inscrire sur le site expertes.fr
  • Le groupe Egaé propose des formations sur les stéréotypes, le sexisme et la communication non sexiste
  • Les rédactions peuvent travailler collectivement à l’établissement de règles de travail qui interdisent et pénalisent les comportements sexistes, racistes et homophobes
  • Les utiliseurs et utilisatrices du web peuvent regarder et diffuser les contenus des youtubeuses afin de contribuer à faire connaître leur travail.

A découvrir :