Le Haut Conseil à l’Egalité est une instance consultative, placée auprès du Premier ministre, et installée depuis janvier 2013. Son rôle est selon son décret de création, « d’assurer la concertation avec la société civile et d’animer le débat public sur les grandes orientations de la politique des droits des femmes et de l’égalité ».
Depuis le 22 décembre 2016, adoption définitive du projet de loi Egalité et Citoyenneté, le Haut Conseil devient un organisme inscrit dans la loi. En quoi cela représente-t-il une nouvelle étape ? Nous avons posé la question à Claire Guiraud, secrétaire générale du Haut Conseil depuis novembre 2016.
Pouvez-vous nous rappeler brièvement quels ont été les principaux travaux réalisés par le Haut Conseil à l’égalité ?
Lutte contre le harcèlement sexuel dans la rue, accès à l’avortement, lutte contre le viol, analyse de la parité des conseils municipaux jusqu’au Parlement, éducation à l’égalité et la sexualité, argent et droits des femmes, inégalités territoriales : le HCE a publié près de 30 travaux depuis 2013 ! Nous sommes très fier.e.s que près de 40% des recommandations formulées aient déjà été reprises par les pouvoirs publics.
Nous élaborons également des outils pour accélérer le changement vers l’égalité, par exemple avec le Guide pour une communication sans stéréotype de sexe. Il propose 10 recommandations pour ne plus tomber dans les pièges du sexisme. Toute structure peut s’engager à les respecter en signant avec nous une Convention.
Tous les travaux sont en ligne sur le site : www.haut-conseil-egalite.gouv.fr.
En quoi l’inscription du Haut Conseil à l’égalité dans la loi égalité et Citoyenneté marque-t-elle un tournant ?
L’inscription du HCE dans la loi le rend pérenne. C’est la garantie d’avoir, dans la durée, un levier institutionnel indépendant pour poursuivre la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes, et la lutte contre le sexisme. En mettant dans le débat public des recommandations, c’est-à-dire des solutions pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes, le HCE joue un rôle de vigie et d’aiguillon des politiques publiques. Il est consolidé dans cette fonction. Aux côtés du mouvement associatif et des féministes qui s’emparent du sujet partout où elles se trouvent, dans les administrations ou les entreprises dans lesquelles elles travaillent, aux côtés des chercheur.e.s, des élu.e.s et des actrices et acteurs féministes, le bouclier de défense et de promotion des droits des femmes est renforcé !
Le Haut Conseil à l’égalité a désormais une nouvelle mission : réaliser un rapport annuel sur l’état du sexisme en France, comment allez-vous vous y prendre ?
Le rapport sur l’état du sexisme couvrira un spectre large de domaines, pour rendre compte régulièrement de la réalité du sexisme dans la société française. Les travaux commencent à peine et feront appel à la contribution de l’ensemble du HCE, avec une conviction : la connaissance plus fine de cette discrimination permettra la mobilisation de tou.te.s, dont les pouvoirs publics, pour apporter des solutions pour une société plus juste et égalitaire et pour faire disparaitre enfin ce poison dans le quotidien des femmes.