Marielle Franco, militante féministe, antiraciste et LGBTQI a été a été tuée par balles en plein centre de Rio de Janeiro dans la nuit du 14 mars. Cette jeune (38 ans) conseillère municipale de gauche défendait depuis des années les droits des habitant.e.s des favelas de Rio de Janeiro, ainsi que ceux des femmes, des homosexuel.le.s et des afro-descendant.e.s.
Cet assassinat démontre encore une fois la prégnance d’une violence sexiste, homophobe et raciste qui touche particulièrement les femmes et les populations noires.
Les chiffres le montrent : 8 féminicides sont commis en moyenne chaque jour selon les chiffres officiels du Ministère Public brésilien publiés en août 2017 ; un jeune noir est assassiné toutes les 23 minutes dans le pays selon un rapport sur l’assassinat des jeunes de la Commission Parlementaire d’Enquête (CPI) du Sénat.
Cet assassinat vient rappeler l’urgence de développer une politique forte pour prévenir les féminicides au Brésil et dans le Monde. Pour rappel, selon l’Organisation mondiale de la santé, le terme « féminicide » désigne « tout meurtre de filles ou de femmes au simple motif qu’elles sont des femmes« .
Le concept est entré depuis peu dans le code pénal au Brésil, rejoignant en ce sens plusieurs pays d’Amérique Latine comme le Mexique, le Costa Rica ou le Guatemala. Il reste invisible dans la plupart des législations européennes.
Une première étape forte est passée au Brésil (celle de l’inscription juridique du féminicide). Reste maintenant à développer une politique de prévention et de prise en charge des femmes victimes de violence qui soit à la hauteur.
Il s’agit là non seulement d’un défi brésilien, mais aussi d’un défi mondial, dans la vague du mouvement #MeToo.