Pour lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes (sexuelles, psychologiques, physiques), les Nations Unies et la plupart des organisations qui accompagnent des femmes victimes de violences sont d’accord sur la nécessité de mettre en place des mécanismes intersectoriels qui permettent d’assurer une prise en charge intégrale des victimes de violences, en particulier par 4 secteurs clés :
- La santé
- Les affaires sociales
- La justice
- La police
L’objectif est que chaque victime de violences puisse avoir accès à un accompagnement médical, social et psychologique, qu’elle bénéficie d’un logement et d’une sécurité économique, qu’elle puisse porter plainte si elle le souhaite en étant accueillie dans de bonnes conditions (bienveillance, écoute), et qu’elle soit protégée (par exemple grâce au téléphone grand danger ou une ordonnance de protection) et enfin qu’elle ait accès à la justice et que l’agresseur soit jugé en toute impartialité.
Pour réaliser ce cercle vertueux et cet accompagnement auquel chaque victime a droit, il est nécessaire de former tous et toutes les professionnel.le.s de la santé, de la police, de la justice et des affaires sociales.
En effet, les violences sexistes et sexuelles sont ancrées dans les discriminations basées sur le genre. Elles sont le produits d’inégalités et de stéréotypes de genre portés par les normes sociales depuis de milliers d’années et qui se reflètent chaque jour dans des nos perceptions et nos préjugés. Qui n’a pas pensé en entendant une histoire de harcèlement sexuel « oui, mais elle l’a un peu cherché… » Qui n’a pas entendu dans sa vie, la phrase « une femme qui dit non, c’est une femme qui dit oui » ? Qui ne s’est pas dit en entendant une copine raconter un rapport sexuel non consenti « mais c’est pas vraiment un viol … ». La déconstruction de ces stéréotypes passe par la formation.
Mais ces formations sont également nécessaires pour rassurer les professionnel.le.s dans leur pratique quotidienne, renforcer leurs compétences sur le sujet et leur donner les outils pour une meilleure prise en charge des victimes de violences. C’est grâce à ces formations que chaque professionnel.le qui rencontre des femmes victimes pourra lui apporter le soutien et l’accompagnement nécessaire tout en sachant mobiliser les partenaires relais sur le sujet.
C’est une étape nécessaire qui permettra de s’assurer que chaque personne victime de violences soit respectée, écoutée, accompagnée et que leurs personnes mises en cause soient jugées et ne restent pas dans l’impunité.