Paris lance une campagne contre le harcèlement de rue

Le samedi 26 novembre, au lendemain de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et à l’occasion du lancement d’une nouvelle campagne contre le harcèlement de rue, la ville de Paris organisait un après-midi de rencontres et de débat, auquel j’ai assisté.

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Dominique Poggi, sociologue, a introduit l’après-midi en définissant ce qu’est le harcèlement de rue : des comportements adressés aux femmes dans l’espace public (dans la rue, dans les transports), visant à les interpeler verbalement ou non, leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants, menaçants, insultants en raison de leur sexe. Il peut s’agir de sifflements, de regards insistants, d’insultes, d’interpellations, voire d’agressions sexuelles (mains aux fesses, frottements). Certains de ces agissements sont punis par la loi, d’autres non (les regards ou sifflements). Dans tous les cas, ces agissements créent une atmosphère oppressante pour les femmes qui les subissent.

Lors des formations sur les violences contre les femmes que j’anime pour le groupe Egaé, auprès d’étudiant.e.s en travail social ou en soins infirmiers, nous abordons systématiquement la question, notamment à travers un chiffre issu d’un rapport du Haut conseil à l’égalité : 100% des franciliennes disent avoir été victimes de harcèlement dans les transports en commun. Ce chiffre fait toujours réagir : au départ, certaines femmes disent n’en avoir jamais subi. Puis, quand on évoque toutes les formes que peut prendre le harcèlement de rue, toutes disent avoir subi ces comportements. Toutes.

Il s’agit d’un fait social massif, et c’est ce qu’ont ensuite montré plusieurs associations qui ont présenté leurs actions contre le harcèlement de rue : Osez le féminisme !, Stop Harcèlement de rue, Genre et ville, le Collectif féministe contre le viol, A nous la nuit, Womenability… Toutes ces associations dénoncent le caractère systémique du harcèlement de rue subi par les femmes. Elles ont mené des campagnes dans l’objectif de dénoncer, de faire réagir les témoins de ces violences, de recenser des actions dans le monde entier, de dire aux victimes que NON, elles ne sont jamais responsables du harcèlement de rue.

Deux applications pour smartphones ont également été présentées lors de cet après-midi très riche : HandsAway et ROSA. La première a par exemple pour objectif de diminuer le sentiment d’insécurité des femmes en leur offrant la possibilité de témoigner d’une agression subie et de recevoir l’aide d’un « street angel » si besoin.

Le Conseil Parisien de la Jeunesse, à l’initiative du vœu au conseil de Paris pour mettre en œuvre une campagne contre le harcèlement de rue, a rejoint la rencontre pour la dernière partie de l’après-midi : la présentation du plan.

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Ce plan est composé d’une vaste campagne de communication, avec le déploiement d’affiches, de 120 000 cartes postales et de clips diffusés sur les réseaux sociaux. Objectif selon Hélène Bidard, adjointe à la mairie chargée de toutes les questions relatives à l’égalité femmes-hommes, la lutte contre les discriminations et les droits humains : « montrer le caractère inacceptable du harcèlement de rue et faire diminuer le sentiment d’impunité des auteurs, dénoncer sans stigmatiser et susciter l’entraide des témoins ».  En espérant que la campagne atteigne son bel objectif, et qu’elle soit reprise par d’autres collectivités !


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