Les archives nationales, à Paris, proposent jusqu’au 27 mars 2017 une riche exposition consacrée aux figures de femmes « présumées coupables » du 14ème au 20ème siècle. Cinq archétypes sont explorés au fil du temps : la sorcière en Europe aux 16ème et 17ème siècles, l’empoisonneuse, l’infanticide, la pétroleuse de la Commune de Paris et, enfin, la traîtresse incarnée par la femme tondue lors de la Libération.
L’ambition de l’exposition, en restituant la parole de ces femmes, est de faire accéder ces figures, souvent absentes ou réprouvées de l’histoire officielle, à la mémoire collective. Ce sont ainsi 320 documents d’archives, enrichis de nombreuses illustrations, qui sont présentés afin de donner à lire (ou à entendre) les réponses de ces femmes à leurs interrogateurs dans le cadre des procédures judiciaires dont elles faisaient l’objet.
Un tel dispositif permet également de sortir du mythe pour donner corps et réalité à ces femmes dans leur diversité et ainsi mieux saisir le mécanisme du stéréotype à l’œuvre dans la construction des représentations collectives, qui vide les histoires individuelles de leur contexte et de leur complexité pour ne laisser qu’un amer et partiel préjugé.
Mais ce qui frappe avant tout au travers de ces cinq figures, c’est la systématicité et la violence de la réponse des institutions et de la société face à ces femmes déviantes. Ce qui les unit, au-delà du crime, qu’il soit présumé ou avéré, c’est leur dangerosité pour l’ordre social et la brutalité de la réponse qui leur est adressée, à la fois châtiment physique (torture, emprisonnement, condamnation à mort, tonte) et condamnation morale.
Toutes les infos en cliquant ici