Il y a quelques jours, j’ai animé une formation sur le sexisme « ordinaire » au travail au sein d’une structure. Pour les collaborateurs et collaboratrices, prendre quelque heures sur leur temps de travail pour échanger, discuter et se former à la lutte contre le sexisme au travail est une première. Qu’est-ce que le sexisme ordinaire, comment se définit-il, quelles en sont les conséquences, comment agir en tant que témoin… font partie des éléments qui ont été abordés lors de cette formation.
Aujourd’hui en France, 80 % des femmes salariées estiment qu’elles sont régulièrement victimes d’attitudes ou de décisions sexistes au travail, un chiffre qui marque les esprits par son importance et sa résonance auprès de nombreuses personnes. En effet, que l’on soit une femme ou un homme, nous avons tous et toutes une petite idée de ce qu’est le sexisme « ordinaire » au travail : une « blague » sur les blondes ou les femmes, une remarque sur la tenue vestimentaire, des remarques du type « Mais c’est mercredi, pourquoi tu es au travail et pas en train de gérer les couches et les lessives ?! », des compliments qui renvoient systématiquement les femmes à leur sexe et les objectifient… les exemples sont nombreux. D’ailleurs, 76 % de femmes « ont déjà entendu ou ont déjà fait l’objet de blagues sur les femmes » au travail et 77 % des hommes « ont déjà entendu des ‘blagues’ sur les femmes » au travail.
Le sexisme « ordinaire », c’est cet ensemble de remarques, propos, attitudes et comportements qui visent à traiter différemment une personne sur la base de son sexe, et qui ont pour conséquence de porter atteinte à la personne concernée (infériorisation, humiliation, environnement dégradant). Depuis 2015, la loi interdit d’ailleurs tout agissement sexiste au travail : « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant » (article L.1142-2-1 du Code du travail).
Ce sexisme, souvent taxé de « blague » mal comprise ou de susceptibilité, est en fait une inégalité profonde entre les femmes et les hommes, un élément des rapports sociaux femmes – hommes qui rappelle aux femmes que leur place sur le marché du travail est remise en question… En plus des inégalités professionnelles, le sexisme créé également du mal-être pour les victimes, ce qui a aussi des conséquences pour l’équipe de travail, la structure employeuse et la société en général.
En tant que témoin, il est possible de réagir face à des situations sexistes, notamment en rappelant qu’il est toujours possible de dire que l’on n’est pas d’accord avec ce qui vient de se passer et en étant solidaire de la victime.
Victimes de sexisme au travail, vous pouvez vous adresser au :
- 3919 – Violences Femmes Infos : numéro d’écoute nationale gratuit et anonyme pour les femmes victimes de violences (7 jours sur 7 : de 9h à 22h du lundi au vendredi et de 9h à 18h les samedi, dimanche et jours fériés).
- AVFT : association européenne contre les violences faites aux femmes au travail au 01 45 84 24 24 (permanence téléphonique du lundi au vendredi de 9h30 à 15h).
Pour aller plus loin, consultez le Kit pour agir contre le sexisme du CSEP (Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes).
Pour plus d’informations sur nos formations, n’hésitez pas à nous contacter au 01 82 28 36 15 ou contact@groupe-egae.fr !
Le visuel est issu d’une campagne du Laboratoire de l’égalité.