Danser dans la rue pour se réapproprier l’espace public

Les femmes et les hommes ont un rapport différent à la ville et occupent l’espace public de façon différencié. En effet, comme le soulignent de nombreuses chercheuses et chercheurs, « la ville a un sexe », les femmes et les hommes n’ayant pas le même emploi du temps et n’assumant pas les mêmes activités, ils et elles empruntent des parcours différents au sein de la ville, à des horaires, utilisent des transports distincts (les femmes dans les bus, les hommes dans leur voiture) et ne font pas face aux mêmes risques d’insécurité.

Depuis quelques années, et suite notamment aux violences commises à l’encontre des femmes venues manifester lors des « révolutions arabes », en particulier sur la Place Tahir au Caire, la question du harcèlement de rue devient peu à peu un sujet de débat public. En France, le Haut Conseil à l’Egalité a crée un choc en révélant que 100% des femmes françaises avaient été au moins une fois victime de harcèlement dans les transports.

En Egypte, le film «  Les femmes du bus 678 » dénonce de façon claire, l’impossibilité pour les femmes de se déplacer dans la ville et de prendre les transports en public sans faire être victime d’agressions sexuelles.

Afin de rendre visible ces inégalités, le photographe égyptien Mohamed Taher a réalisé la série de photos « Les ballerines du Caire » qui met en scène des danseuses colorées dans les rues cairotes. Une belle façon de rendre leur visibilité et leur liberté au corps des femmes dans l’espace public.

« Ballerinas of Cairo, Mohamed Taher

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Pauline Chabbert a été responsable « Genre et développement » au Ministère des Affaires étrangères. En 2013, elle créé le cabinet Autrement Conseil, membre du groupe Egae. Elle pilote les projets internationaux (formations, plaidoyer, rapports…), pour des ONG notamment.