Écrivons, incluons

A l’approche de la journée internationale des droits de femmes, communiquer de manière non-sexiste s’avère particulièrement d’actualité.

Après avoir longtemps refusé d’utiliser l’écriture dite « inclusive », l’Académie Française, dont le rôle est de « contribuer à titre non lucratif au perfectionnement et au rayonnement des lettres » a estimé qu’il n’existait « aucun obstacle de principe » le 28 février dernier à la féminisation des noms de métiers, titres et grades. Elle valide ainsi la pratique déjà existante concernant la préfète, l’écrivaine ou bien encore la rectrice. Les métiers manuels étaient acceptés depuis déjà quelques temps (coiffeuse, boulangère).

Écriture inclusive, mais de quoi parle-t-on ?

L’objectif de l’écriture inclusive est de communiquer de manière à n’exclure aucune catégorie de la population et à mettre en lumière les femmes comme les hommes dans le langage.

Elle se manifeste sous différentes formes :

  • Utiliser des formulations neutres ou épicènes, c’est-à-dire n’étant marqué ni par le féminin ni par le masculin : comme par exemple « personnes », « collègues », « la population », etc..
  • Adopter des énumérations incluant femmes et hommes et réalisées par ordre alphabétique : « tous et toutes », « Mesdames, messieurs »,
  • Utiliser le point milieu à l’écrit : « citoyen·ne·s ».  Cette possibilité, souvent considérée comme contraignante et largement reprise au niveau médiatique, n’est donc que l’une des composantes de l’écriture inclusive.

Communiquer sans stéréotypes

La communication non-sexiste s’articule aussi à partir d’une prise de recul sur ses pratiques et les représentations de ses actions, en interne comme en externe. Il s’agit par exemple de :

  • Diversifier les représentations des hommes et des femmes en veillant à l’équilibre
  • Éviter les représentations stéréotypées et les généralités

Les structures désireuses de s’engager plus avant dans la démarche peuvent signer la Convention d’engagement pour une communication publique sans stéréotype de sexe, comme l’ont déjà fait près de 70 structures. Les documents sont disponibles sur le site du HCE.

Plusieurs guides existent pour répondre à ces questions au moment de passer à la pratique :

Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe, 2016

Femme j’écris ton nom, Guide d’aide à la féminisation des noms : de métiers, titres, grades et fonctions, 1999

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Titulaire d’un diplôme en «Études sur le Genre» des Universités de Rennes 2 et de Bretagne Occidentale, Eléa est issue d’un parcours en coopération et solidarité internationale. Consultante-formatrice au sein du Groupe Egae, elle conçoit et anime des formations sur l’égalité femmes-hommes, la lutte contre les discriminations et le harcèlement sexuel au travail.