Ma rentrée 2017 s’est faite sur le thème des femmes et de l’entreprenariat, notamment avec une intervention lors du débat sur le thème des « Femmes, Entrepreneu-R-es sociales », organisé par Convergences et animé par Empow’Her, le lundi 4 septembre.
Premier constat, les femmes représentent 30 % des entrepreneur.e.s en France, ce qui est peu compte tenu du nombre de femmes diplômées et alors que 60 % des femmes considèrent que l’entreprenariat est plus épanouissant que la salariat (d’après le Laboratoire de l’égalité et l’APCE).
Deuxième constat, même si elles représentent le tiers des entrepreneur.e.s, les femmes start-upeuses sont invisibilisées dans l’espace public, comme en atteste le dossier réalisé par Capital au mois d’août sur les starts up « enfin prêtes à jouer dans la cour des grands », illustré par une photo qui a le bon de goût de mettre en avant uniquement des hommes en jean et chemise blanche. Photo à laquelle les femmes dirigeantes de start-up ont répondu en réalisant une photo similaire les montrant également toutes habillées en chemise.
Troisième constat, les raisons invoquées pour expliquer ce chiffre rejoignent celles avancées pour expliquer les inégalités professionnelles sur le marché du travail de façon générale : manque de temps lié à une inégale répartition des tâches domestiques, auto-censure qui limite l’ambition des projets présentés par les femmes (en projection du chiffre d’affaire par exemple) comparativement à ceux présentés par les hommes, manque de visibilité et de réseaux, discriminations dans l’accès aux financements…
Une vidéo récente mise en ligne par Brut met en scène deux start-upeuses américaines qui, face à l’attitude sexiste de leurs prestataires, ont décidé de créer un co-fondateur homme imaginaire nommé « Keith Man ». Le plus incroyable : le stratagème fonctionne. Les prestataires répondent plus vite, de façon plus opérationnelle et plus polie à « Keith Man » qu’aux véritables fondatrices, montrant ainsi ce qui est le plus difficile à prouver : les femmes sont discriminées parce qu’elles sont des femmes et non en raisons de leurs (in)compétences.
Ma question à présent : alors que fleurissent les pépinières de femmes entrepreneures, je m’interroge (sans remettre en question ces initiatives bien sûr) sur la nécessité de questionner les autres outils de financements et d’accompagnement existants. Car s’il est difficile de « trouver » des femmes, c’est peut-être (sûrement) par la remise de question des critères de sélection et des modalités de suivi, et non pas du côté des femmes elles-mêmes, que nous devrions chercher la solution…