Le jeudi 11 janvier 2018, 77 femmes journalistes du Parisien (soit à peu près la moitié des femmes de la rédaction du journal) ont alerté leur direction sur l’absence de parité à la direction éditoriale du quotidien, qui compte 13 personnes… dont 12 hommes (la seule femme étant rédactrice en chef de… La Parisienne). Pour dénoncer cette absence de parité, elles ont collectivement … au poste de rédactrice en chef !
Quelques jours avant, le 7 janvier, Carrie Gracie, rédactrice en chef en Chine à la BBC, avait démissionné en dénonçant les discriminations entretenues par le groupe audiovisuel britannique. En juillet 2017, un rapport avait révélé de très fortes inégalités salariales. Carrie Gracie avait alors appris qu’elle-même et une collègue rédactrice en chef internationale étaient payées 50 % de moins que deux homologues masculins… Suite à ce rapport, des femmes journalistes de la BBC ont également créé le groupe des « Femmes de la BBC ».
Et ça ne s’arrête pas là : le 15 janvier, dans une tribune, 62 femmes journalistes de L’Obs ont apporté leur soutien à leurs consoeurs du Parisien, dénonçant des inégalités similaires au sein de leur rédaction : alors qu’elles sont plus nombreuses parmi les journalistes, leurs salaires sont moins élevés. Si la directrice générale est une femme, la rédaction en chef compte 2 femmes pour 4 hommes. La direction de la rédaction est composée de 2 hommes uniquement… qui auraient refusé la publication de la tribune sur le site du magazine (elle a été publiée par France info).
Dernière dénonciation en date (pour le moment ?) : 60 des 65 femmes de la rédaction de La Provence ont signé un texte fort le 17 janvier. Elles reprennent les constats des deux précédentes rédactions et écrivent : « À La Provence, c’est pareil… sauf que c’est pire » : aucune femme à la direction, aucune rédactrice en chef. Elle ajoutent que « les plus gros salaires du journal sont donc à 100% masculins. Ils viennent d’ailleurs, pour nombre d’entre eux, d’être revalorisés ».
Dernière preuve que les lignes bougent s’il en faut : le collectif Prenons la Une (dont nous vous avons déjà parlé dans Egal’actu) se constitue en association, dans le but d’accompagner les victimes de violences sexuelles dans les rédactions. Créé en 2014, le collectif dénonçait déjà alors les inégalités professionnelles dans les rédactions.
Nous saluons le courage de toutes ces femmes grâce auxquelles, forcément, l’égalité avance !