« Je danserai si je veux », c’est le titre du dernier film de Maysaloun Hamoud que nous sommes allées voir en avant-première cette semaine. Voilà un film qui espère « secouer le système », comme le dit sa réalisatrice. En présentant 3 jeunes colocataires palestiniennes à Tel-Aviv, qui entendent vivre leur vie comme elles le souhaitent, le film interroge une génération de femmes qui veut dépasser les limites qu’on lui impose et ses propres limites.
Il y a Laila, jeune avocate à la vie professionnelle bien rangée mais aux nuits agitées par la fête et les excès. Puis Salma, sa grande amie, qui enchaîne les petits boulots et mixe dans des soirées où Laila l’accompagne. Et enfin Nour, la petite dernière de la coloc et la plus timide, une jeune étudiante qui s’installe avec Laila et Salma.
C’est un film féministe qui dresse le portrait de 3 femmes qui décident de leur vie librement : pour Laila, le plaisir et l’indépendance ; pour Salma, l’homosexualité en fuyant ses parents chrétiens qui la rejettent et la battent ; et pour Nour, le refus d’un mariage forcé avec un homme qui l’a violée.
Le film ne s’accorde pas sur un seul modèle d’émancipation et c’est cela qui fait sa force. A travers ces 3 femmes, on comprend la diversité des aspirations et la complexité d’une génération.
Entre drogue, homosexualité, viol, sexe et mariage forcé, c’est un film qui soulève de nombreux tabous aussi bien en Israël qu’ailleurs… Et ce n’est pas au goût de tout le monde. Une fatwa a été lancée contre sa réalisatrice. Maysaloun Hamoud et ses actrices ont reçu des menaces de mort. Preuve qu’il est encore compliqué de parler librement de ces sujets et de s’affranchir de certaines normes.
Sortie dans les salles françaises le 12 avril 2017.