Le nouveau contrat de mobilier urbain d’information de la ville de Paris impose au concessionnaire de veiller à ce qu’aucune publicité à caractère sexiste ou discriminatoire ne soit diffusée sur le réseau municipal d’affichage.
La Mairie de Paris explique dans un communiqué de presse daté du 28 mars 2017 qu’il s’agit d’éviter « toute publicité qui utilise des stéréotypes sexistes, lesbophobes et/ou homophobes, ainsi que des représentations dégradantes, dévalorisantes, déshumanisantes et vexatoires des femmes et des hommes et des rapports entre eux. »
Les publicités sexistes ont un impact sur la société. Comme l’explique Brigitte Grésy, Secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et autrice en 2008 d’un rapport sur l’image des femmes dans les médias, « les effets sont graves car cela crée des modèles, des habitudes de comportement ». D’autant plus que nous ne pouvons échapper à ces images, qui sont partout dans la rue et les transports, et que nous finissons parfois par ne plus voir. En diffusant des photos de femmes dénudées, hyper-sexualisées, transformées en « femme objet » ou « femme enfant », la publicité infériorise les femmes et renforce les inégalités et les violences à leur encontre.
Cette initiative nous montre qu’il est possible d’agir contre la communication sexiste. Chaque structure peut également s’engager à son niveau, à commencer par analyser sa communication. Le Haut Conseil à l’égalité femmes-hommes a publié un guide « Pour une communication publique sans stéréotype de sexe » qui dresse une liste de 10 recommandations pour agir : former les chargé.e.s de communication, équilibrer le nombre de femmes et d’hommes dans les visuels, accorder les noms des métiers…
Le groupe Egaé est récemment intervenu à l’école Centrale à Lyon, pour une conférence intitulée « Le masculin l’emporte-t-il sur le féminin ? », qui portait justement sur la manière dont la communication (et la langue) impacte sur les inégalités. Vous aussi, faites appel à nous !