Plusieurs réseaux de femmes de l’administration se sont adressés au Président de la République le 29 décembre dernier, dans une lettre ouverte. Quelques mois auparavant, elles s’étaient déjà adressées au candidat Emmanuel Macron, également dans une lettre ouverte. Car aux espoirs a vite succédé une inquiétude quant à la « place des femmes dans le pilotage de l’Etat, leurs parcours professionnels et la lutte contre les stéréotypes, le sexisme et le harcèlement sexuel ».
Considérant que la place des femmes dans le pilotage de l’Etat continue à être insuffisante et préoccupante, les autrices invitent à l’élaboration d’un dispositif « Sauvadet 2 ». Pour rappel, la loi Sauvadet du 12 mars 2012 avait instauré des objectifs de premières nominations de femmes ou d’hommes aux postes les plus élevés de l’administration (« primo-nominations »), devant atteindre 40% en 2017.
Le diagnostic brossé par les réseaux de femmes de l’administration n’est en effet pas brillant : 38% de femmes dans les effectifs des cabinets ministériels (en recul par rapport à la mandature précédente), non-respect de l’obligation légale de 40% de femmes dans les primo-nominations, maintien des mécanismes d’éviction des femmes au sein des parcours professionnels (autocensure, contraintes d’articulation entre vie personnelle et professionnelle, inégalités salariales) et persistances des comportements sexistes.
Comme le rappelle le texte, des réponses pourraient toutefois être apportées : en imposant le respect des dispositifs existants tout d’abord, en adaptant des bonnes pratiques mises en œuvre chez d’autres employeurs (y compris publics) ensuite. En donnant à la thématique de l’égalité entre les femmes et les hommes la place prioritaire qui lui revient, à plus forte raison lorsqu’elle est consacrée grande cause du quinquennat, et y compris au plus haut niveau de l’Etat.