Les harcèlements sexuel et moral en entreprise sont une réalité actuelle du monde du travail et représentent un réel enjeu juridique et de bien-être au travail. Les entreprises sont soumises à la loi en termes de lutte contre le harcèlement et doivent tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité et le bien-être de leur salarié.e.s.
Malgré les garde-fous législatifs, les cas de harcèlement demeurent et le sujet reste tabou.
Parmi les rares structures qui osent briser le tabou, la Fondation Santé des Étudiants de France (FSEF) s’engage sur le sujet en lançant un vaste plan de formation sur le harcèlement sexuel et moral en interne dans l’ensemble de ses établissements. La fondation a pour mission essentielle de permettre à des jeunes malades de bénéficier de soins médicaux, tout en leur donnant la possibilité de poursuivre efficacement leurs études universitaires ou leur scolarité.
Egal’actu a interviewé Betty Borne, directrice des affaires juridiques et des ressources humaines à la FSEF pour nous en dire plus sur le sujet.
Vous allez lancer un vaste plan de formation sur le harcèlement, quelles ont été vos motivations ?
Cette démarche, initiée par la FSEF et ses partenaires sociaux, permet de participer à l’évolution durable des mentalités sur ce sujet et de mettre en œuvre des objectifs de progression. Ce thème de prévention du harcèlement moral et sexuel correspond à une volonté de la Fondation Santé des Etudiants de France (FSEF) et des partenaires sociaux de permettre en premier lieu le partage d’une culture commune de tout le personnel FSEF et d’afficher clairement qu’elle se dote de moyens pour qu’aucun de ses collaborateurs ne soit soumis à ces risques ou si l’un d’entre eux devait l’être de savoir qui et comment alerter. C’est un plan ambitieux qui va bien au-delà de nos obligations légales sur le sujet.
Nous affichons notre détermination à ne laisser aucun salarié ou salariée agir de façon à exposer une personne à des faits inacceptables et imposons donc une bienveillance dans le management et dans les relations quotidiennes au sein de la FSEF et de ses établissements.
Quels publics prévoyez-vous de former, pourquoi ce choix ?
Tout le personnel va bénéficier d’une action de sensibilisation sur le thème du harcèlement moral et sexuel entre décembre 2017 et mars 2018 en différents groupes pour cibler au mieux notre message et optimiser son efficacité : directeurs et directrices d’établissements, chef.fe.s de service, organisations syndicales et négociateurs/trices de l’accord égalité femme-homme, référent.e.s ressources humaines et l’ensemble des salarié.e.s. De cette façon, nous essayons de donner les clés pour intégrer cet aspect dans les relations quotidiennes de travail (sur le plan hiérarchique mais aussi fonctionnel) mais aussi de faire en sorte que l’institution apporte un soutien et une réponse immédiate à ses salarié.e.s pour éviter ou pour faire cesser ce comportement le cas échéant.
Quelles seront, selon vous, les retombées de ces formations pour la FSEF ?
L’objectif est de permettre à chacun et chacune d’être informé.e des comportements qui entrent dans les champs du harcèlement moral et sexuel, de maîtriser les définitions légales, les risques encourus et de déconstruire les idées reçues. Ces actions de sensibilisation permettent également de porter à la connaissance de l’ensemble du personnel la procédure interne à la FSEF élaborée leur donnant ainsi les clés pour agir s’ils/elles pensent être directement exposé.e.s ou s’ils/elles estiment être témoins. La volonté de la FSEF et des partenaires sociaux est à la fois de prévenir mais aussi d’identifier les situations qui pourraient relever de ces champs et mettre en œuvre des actions de traitement adéquates. Cette démarche devrait donc améliorer les conditions de travail des salarié.e.s et favoriser la relation de confiance.