Education à la sexualité : et si on en parlait autrement ?

Le 20 novembre 2017, le Défenseur des droits présentait un rapport intitulé « Les droits de l’enfant », consacrant toute une partie à l’éducation à la sexualité en France.

Dans ce rapport, le Défenseur des droits se positionne en faveur d’une meilleure mise en œuvre de l’éducation à la sexualité afin de considérer cette thématique de façon plus globale, ce qui permettrait notamment d’aborder la question de l’égalité filles-garçons et des violences sexuelles.

Alors qu’aujourd’hui la politique d’éducation à la sexualité dispose d’un cadre législatif et règlementaire suffisant, le rapport pointe la mise en œuvre qui est encore insuffisante. Selon la loi, il devrait être organisé chaque année, pour chaque niveau, 3 séances d’éducation à la sexualité. Or, selon une enquête menée par le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes en 2014-2015, 25 % des écoles répondantes déclaraient n’avoir mis en place aucune action d’éducation à la sexualité. Et lorsque des séances étaient mises en place, elles concernaient plus souvent les classes de CM1/CM2, 4e/3e et 2nde alors que la loi envisage ces séances du CP à la Terminale.

Selon ces deux rapports, l’éducation à la sexualité n’est pas encore enseignée de manière globale : en plus des aspects biologiques, reproductifs et préventifs, les aspects sociaux, psychologiques et affectifs devraient également y être intégrés. Les thématiques les plus souvent abordées lors des séances sont la reproduction, l’IVG et la contraception, le VIH/Sida et le « respect » entre les sexes. Les questions relatives à l’égalité filles-garçons, aux violences contre les femmes et à l’orientation sexuelle sont, quant à elles, moins souvent abordées.

Alors que le contexte actuel (affaire Weinstein, parole des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles dans les médias et les réseaux sociaux) montre la nécessité d’évoquer ces questions dès le plus jeune âge, espérons que les recommandations du Défenseur des droits et du Haut Conseil à l’Egalité entre les femme et les hommes seront suivies d’effets.

Pour retrouver le rapport du Défenseur des droits : cliquez ici

Pour retrouver le rapport du HCE : cliquez ici

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Amélie Durin réalise son stage de fin d’études au sein du secrétariat général du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, en participant aux travaux des commissions santé, parité et violences faites aux femmes. Elle intègre le groupe Egaé en avril 2016. Elle est notamment chargée du site expertes.eu.