L’égalité femmes – hommes, « grande cause du quinquennat »

Le samedi 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le président de la République Emmanuel Macron a lancé la « grande cause du quinquennat », qui porte sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Le chef de l’Etat a rappelé dans son discours les chiffres des violences contre les femmes : une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon. Il a ensuite fait observer une minute de silence en hommage aux 123 femmes assassinées en 2016.

Trois priorités ont été identifiées pour pour les cinq prochaines années : « l’éducation et le combat culturel en faveur de l’égalité », un « meilleur accompagnement des victimes » et un « renforcement de l’arsenal répressif ».

Parmi les annonces :

  • la prévention et à « la lutte contre le sexisme, le harcèlement et les violences »
  • la lutte contre les images pornographiques avec l’extension des pouvoirs de régulation du CSA (contenus audiovisuels sur internet notamment)
  • la création « d’unités hospitalières pour la prise en charge psychotraumatique des femmes victimes de violences, pris en charge par la Sécurité sociale »
  • la mise en place d’un système de signalement en ligne pour les victimes de violences, de harcèlement ou de discriminations
  • la fixation à 15 ans de l’âge de consentement minimal à un acte sexuel, aligné sur l’âge de la majorité sexuelle
  • l’allongement des délais de prescription pour les victimes mineures de violences sexuelles (de vingt à trente ans)
  • la création d’un « délit d’outrage sexiste » punissant le harcèlement de rue, qui sera « verbalisable immédiatement pour un montant dissuasif ».

Certaines de ces mesures seront débattues dans le cadre du projet de loi contre « les violences sexuelles et sexistes », en 2018.

Si l’engagement du président de la République a été salué par les associations féministes, celles-ci ont pointé le manque de moyens alloués aux droits des femmes en général, et à la lutte contre les violences en particulier. Emmanuel Macron a annoncé que le budget transversal (réparti entre tous les ministères) serait de 420 millions d’euros en 2018, contre 397 millions d’euros en 2017. Une hausse jugée insuffisante, voire inexistante, par certaines organisations. Et bien loin de la décision prise par l’Espagne, qui avait voté une loi-cadre contre les violences en 2004… et débloqué 1 milliard d’euros sur 5 ans en juillet dernier.