La page Facebook et le Twitter des Internettes existe depuis deux mois et elles ont déjà passé la barre des 10 000 fans.
La création de ce collectif démarre fin avril 2016, à l’occasion de la deuxième édition de Néocast, le rendez-vous annuel des vidéastes qui performent et excellent sur internet. 60 vidéastes sont invités. Parmi eux, 57 hommes et 3 femmes. Un groupe de femmes venant d’horizons différents, plutôt de la production sur le net, décide alors de créer les pages Facebook et Twitter des Internettes.
L’objectif est de montrer que les Youtubeuses existent et de faire un pied de nez à ceux et celles qui, lorsque l’on aborde la question de la visibilité des femmes sur internet, se réfugient derrière les arguments habituels. « L’important, c’est le talent », comme si les femmes avaient (naturellement ?) moins de talent. Autre idée reçue : « on veut bien mettre des femmes mais elles ne sont pas là ». Hum… Bizarre, on en connait plein ! Les Internettes décident donc de mettre en avant des YouTubeuses en partageant deux vidéos par jour sur les réseaux sociaux. Marion Séclin, l’une des initiatrices, vidéaste et réalisatrice pour MadmoiZelle, se félicite : « nous avons très vite répertorié près de 130 YouTubeuses. Das les jours qui ont suivi, le collectif a reçu énormément de propositions de publications« .
Marion Seclin souligne le traitement et les commentaires sexistes auxquels sont confrontées les vidéastes. Elle rappelle également la « présomption d’illégitimité » qui touche les femmes. Logique : comme elles sont moins présentes, c’est sans doute qu’elles sont moins légitimes. Cercle vicieux sans fin : les hommes étant majoritaires sur internet, on renvoie une image de la société qui non seulement ne correspond pas à la réalité mais renforce les stéréotypes et l’exclusion.
À l’avenir, le collectif des Internettes aimeraient pouvoir amplifier le mouvement et développer un site web, pour proposer un panel plus étendu de productions internet réalisées par des femmes (blogs, musique, réalisation, journalisme indépendant…).
Merci à Marion Seclin d’avoir répondu à nos questions.