Rapport UNICEF : L’inégalité femme-homme s’installe dès l’enfance

« Quel genre de vie ? » : écoutons ce que les enfants ont à nous dire.

UNICEF France a conduit pour la quatrième fois une grande enquête auprès des 26 000 enfants français âgés de 6 à 18 ans. L’objectif de cette enquête était de mieux comprendre leurs conditions de vie et leurs perceptions des inégalités entre les filles et les garçons. La consultation a été conduite en mai 2018 et présentée selon 4 axes : « J’ai des droits », « Ma vie de tous les jours », « Mon éducation, mes loisirs » et « Ma santé ». Nous avons exploré les chiffres sur les inégalités et les relations filles-garçons.

Voici quelques résultats :

  • Les enfants ont tous et toutes conscience d’avoir des droits, tels que définis dans la Convention des droits de l’enfant des Nations Unies. Cependant, 45% des filles ont le sentiment d’avoir moins de droits que les garçons.
  • Seulement 58,3% des répondant·e·s pensent que les adultes traitent vraiment les garçons et les filles de la même façon.
  • Les enfants sont 46,9% à se sentir seul·e·s et se mélangent difficilement (globalement 66% affirment ne pas avoir un ami du sexe opposé).
  • Dans l’ensemble, près d’un quart (23,5%) n’indiquent pas clairement que l’amitié entre les filles et les garçons est possible. 
  • Le rapport à l’homosexualité est, lui aussi, problématique puisque les adolescent·e·s sont 45% à penser qu’aimer une personne du même sexe est différent de l’amour fille-garçon.

De plus, l’enquête révèle que les garçons et les filles n’occupent pas l’espace scolaire de la même manière. Comme le montre le schéma ci-dessous, les garçons et les filles se mélangent peu. Les garçons occupent plus d’espace et notamment les terrains de jeux collectifs au centre de la cour de récréation tandis que les filles occupent un espace restreint aux abords de la cour.

*schéma représentatif de l’occupation d’une cour d’école élémentaire par les filles et les garçons généré suite à la consultation

Rendons-nous à l’évidence : les enfants nous invitent à nous remettre en question, à nous mettre en action. La promotion de l’égalité filles-garçons et la déconstruction des stéréotypes de genre demande un effort collectif de la part de toutes et tous, des parents, des enseignant.e.s, de l’Etat, des associations, etc. Les progrès pour tous les enfants ne pourront se faire sans un mouvement vers la mixité. Un même accès aux loisirs, une réelle information sur la sexualité, un espace scolaire et public partagés sont une partie des conditions pour y parvenir.