Sexisme au travail : en parler… pour agir

Il y a quelques jours, c’était le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences contre les femmes. Violences conjugales, mutilations sexuelles, prostitution, mariages forcés, viols… on en parle et c’est tant mieux.

En réunion d’équipe, nous avons décidé d’écrire un article sur le sexisme au travail, dont peu d’organisations (entreprises ou administrations) osent se saisir.

La première chose qui me vient en tête à ce sujet, c’est un chiffre : 80% des femmes salariées disent avoir déjà été confrontées à des attitudes ou remarques sexistes sur leur lieu de travail. C’est le rapport « Le sexisme dans le monde du travail » du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle qui le dit.

« Vous allez voir, moi je suis un gros macho »

Il y a une forme de laxisme et d’impunité face au sexisme qui se déroule au quotidien. Cela me rappelle un épisode dans le cadre d’une de mes missions sur les stéréotypes sexistes liés à la petite enfance, pour laquelle je menais des observations dans les écoles. Il m’est arrivé d’être un peu « chahutée » lors de mon arrivée. Je me rappelle notamment la remarque d’un animateur qui m’a accueillie en me disant « vous allez voir, moi je suis un vrai macho ». Sur une mission sur le racisme, m’aurait-il accueillie en disant « vous allez voir, moi je suis un gros raciste » !?

Le sexisme au travail, il suffit d’en parler un peu autour de soi pour se rendre compte que c’est une réalité partagée par la majorité, sinon la totalité des femmes. Le soir de ma rencontre avec « ce gros macho », j’en parle à une amie. Elle m’explique qu’elle a un manager « super lourd », qui, lors d’un rendez-vous dans un grand ministère régalien, a dit à leur client en sortant de l’ascenseur : « ah, tu as vu qui je t’ai ramené ! » (en parlant de mon amie). Et le client de répondre : « ah toi, tu sais comment me faire plaisir ! ».  D’autres témoignages peuvent être retrouvés sur le blog « Chair collaboratrice » qui pointe du doigt le sexisme en milieu politique, ou encore sur le blog « Paye ta robe », sur le sexisme vécu par les avocates, et tout dernièrement sur le blog « Paye ton taf ».

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Le sexisme cache une tout autre réalité : les violences sexistes et sexuelles

Si nous parlons ici de sexisme, il s’agit en fait la plupart du temps de violences sexistes et sexuelles : harcèlement moral sexiste, chantage, affichage pornographique, harcèlement sexuel, agression sexuelle, viol… 1 femme sur 5 a dû faire face à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa carrière en France, selon une enquête du Défenseur des droits. Par ailleurs, 5 % des viols et 25 % des agressions sexuelles se produisent sur les lieux de travail.

Le sexisme est défini par le CESE (Conseil économique, social et environnemental) comme « une discrimination propice au développement de la violence ». ll vise à faire mal et à « remettre les femmes à leur place », c’est à dire leur montrer qu’elles n’ont pas leur place dans la sphère professionnelle. Le sexisme est aussi condamné par la loi Rebsamen en ces termes : « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. »

On a donc besoin d’outils pour agir !

Agir contre les violences sexistes et sexuelles est donc une obligation légale. Les outils et initiatives sur le sujet sont de plus en plus nombreuses, que ce soit dans la Fonction publique ou dans le privé, il suffit de s’en saisir !

Une campagne nationale menée par le ministère des Droits des femmes, « Sexisme, pas notre genre », a été lancée afin d’impulser un changement en profondeur sur le sujet dans la société.

 

Des idées et des outils pour agir, à consulter :

Ces initiatives sont autant d’outils sur lesquels s’appuyer pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles au travail.