Le 6 février dernier avait lieu la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, à l’initiative des Nations Unies.
Les mutilations génitales féminines, également appelée excision ou mutilations sexuelles féminines recouvre toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes sexuels externes de la femme ou autre lésion des organes sexuels féminins. Reconnues par plusieurs conventions internationales comme des formes de violences et de tortures faites aux femmes et aux filles, celles-ci ont des conséquences graves sur la santé psychique et physique, particulièrement en matière de santé sexuelle et reproductive.
Selon le Fond des Nations Unies pour la Population, 200 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations sexuelles dans le monde. En 2019, on estime qu’environ 4,1 millions de filles ont été excisées. Les mutilations sexuelles sont pour la plupart pratiquées sur des jeunes filles entre l’enfance et l’adolescence et à l’occasion sur des femmes adultes. Elles sont principalement pratiquées dans 30 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie.
Cette pratique concerne également la France. On estime à environ 53 000 le nombre de femmes excisées. Pas moins de trois adolescentes sur dix dont les parents viennent de pays pratiquant l’excision sont menacées d’être excisées, à l’occasion d’un séjour à l’étranger le plus souvent. Parmi elles, une sur dix sera finalement excisée. Par ailleurs, le nombre de demande d’asile introduites pour motifs de risques d’excision a augmenté ces dernières années en France et en Europe.
En Afrique, de plus en plus d’actions de la société civile et d’associations de jeunes en particulier s’engagent en faveur de l’éradication des mutilations sexuelles féminines. C’est le cas de la militante guinéenne Hadja Idrissa Bah, 19 ans, qui a permis de déclencher un véritable mouvement de fond dans le pays. Cette dernière s’érige contre les mariages précoces et les mutilations génitales féminines, tout en plaidant pour la scolarisation des filles. Elle poursuit le combat porté par des égéries telles que la malienne Inna Modja. En France, le gouvernement a lancé en Juin 2019 un « grand plan national d’action » pour lutter contre l’excision et les mutilations sexuelles féminines, axé sur le repérage des risques, la prévention et le soutien aux femmes victimes. Des associations comme le GAMS ou Excision Parlons-en ! s’engagent pour lutter contre les mutilations sexuelles féminines, sensibiliser les familles et les jeunes sur les risques, et former les professionnels de la santé. Enfin, La gynécologue Ghada Hatem, fondatrice de la Maison des femmes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), propose une chirurgie réparatrice pour les femmes mutilées.