Nous nous interrogions la semaine dernière sur la date de parution des chiffres des meurtres perpétrés au sein du couple ou par des ex-compagnons, en France métropolitaine et d’Outre-Mer. La délégation aux victimes, structure commune à la police et à la gendarmerie nationales, a finalement fait paraitre vendredi 1e septembre son étude nationale sur les morts violentes au sein du couple en 2016.
Sur 157 victimes au sein du couple, 123 femmes sont mortes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint (également concubins, pacsés, petits amis, amants…), soit la très grande majorité des décès. Par ailleurs, parmi les femmes qui ont tué leur compagnon, plus de 60 % étaient victimes de violences de la part de celui-ci. 25 enfants ont également été tués dans le cadre de violences conjugales.
Les chiffres sont stables d’une année sur l’autre : en 2015, 122 femmes avaient été tuées par leur conjoint. 206 personnes au total étaient mortes dans le cadre de violences conjugales (femmes, hommes, enfants, suicides des meurtriers, victimes collatérales) ; en 2016, ce chiffre se porte à 252 victimes au total.
En 2016, c’est donc toujours une femme qui meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon. Pourtant, les professionnel.le.s des violences contre les femmes le disent : réduire le nombre de décès est possible. La formation des professionnel.le.s est indispensable pour faire prendre conscience de l’ampleur des violences et du mécanisme qui les sous-tend, pour faire tomber les préjugés du type « elle n’a qu’à partir », « si elle reste la situation doit lui convenir », etc.
Pour former comme pour accueillir les femmes victimes, les associations ont besoin d’argent. Or, la tendance est plutôt à la baisse de budget…