Certains chiffres viennent confirmer un vague ressenti et en même temps nous surprennent. C’est le cas des données qu’a publié l’Insee en août dans une étude sur la taille des ménages à partir des données du recensement 2013. Celles-ci nous révèlent notamment que le nombre de familles monoparentales a presque doublé entre 1990 et 2013 (+ 87 %), à un rythme qui s’est accéléré au fil du temps : d’un million de familles monoparentales en 1990, à 1,3 million en 1999 et jusqu’à 1,8 million en 2013. Elles représentent dorénavant 22 % du total des familles avec enfants, contre 12 % en 1990.
Dans 85 % des cas, c’est une femme qui est à la tête d’une famille monoparentale. Pour elles, les impacts sociaux de cette situation, lorsqu’elle n’est pas accompagnée par des dispositifs adaptés, sont forts. Pour garantir l’insertion sociale et professionnelle de ces femmes, il s’agit de penser des solutions pertinentes en termes de logement, de modes de garde, d’aides sociales, etc. Autant de défis pour les collectivités et les institutions de protections sociales.
Les bailleurs sociaux se sont ainsi saisis de la question du logement des familles monoparentales depuis plusieurs années. La décohabitation, qui va de pair avec la monoparentalité, entraîne de besoins nouveaux de logements et nécessite des réponses rapides pour soulager des situations de rupture parfois difficiles. Les chargé.e.s de développement sociaux.ales et/ou locaux.ales des bailleurs ont aujourd’hui largement conscience de ces besoins et tentent d’y apporter des solutions adaptées. Il reste néanmoins difficile de répondre à des demandes plus minoritaires, comme l’attribution de logements familiaux aux deux parents lorsqu’une garde alternée est organisée.