Le 26 mars dernier, j’intervenais pour Les Expertes à la Freelance fair à Paris, un événement qui réunit plusieurs centaines de travailleurs et travailleuses indépendantes pour échanger sur les éventuelles problématiques qu’ils et elles rencontrent.
L’intervention portait sur les spécificités d’être une femme freelance. Jocelyne Turpin animait la session, au format très participatif, et j’intervenais aux côtés de Maud Richet de OuiShare et de Cindy Felio, chercheuse en psychologie du travail au laboratoire Missonéo.
Les femmes sont peu nombreuses parmi les freelances : elles ne sont que 30 %. Les mêmes inégalités se retrouvent d’ailleurs dans ce milieu : elles sont en moyennes payées 16 % de moins que les hommes freelances et se retrouvent souvent dans des secteurs stéréotypés.
Plusieurs difficultés ont été identifiées par les intervenantes et les participantes au cours de la session :
- Le manque de légitimité que ressentent souvent les femmes, les freelances comme les autres. Les formations organisées par les Expertes ont justement pour objectif de travailler sur ce frein.
- Les femmes ont souvent moins confiance en elles, du fait de la socialisation différenciée entre les femmes et les hommes. Résultat, elles prennent la parole moins facilement et négocient moins les contrats.
- Les stéréotypes ont la vie dure… les femmes freelances se heurtent parfois au sexisme et aux stéréotypes de leurs clients et partenaires. Même si elles ont moins de collègues et pas de supérieurs hiérarchiques, elles peuvent malgré tout se heurter à des violences au travail, notamment du harcèlement sexuel.
- L’équilibre vie pro / vie perso est souvent difficile à trouver. Les femmes effectuent encore 70 % des tâches domestiques. Les participantes ont insisté sur l’importance de parler répartition des tâches avec leurs conjoint.e.s : ce n’est pas parce qu’elles sont à la maison qu’elles doivent en faire plus !