Les différences de perception des inégalités sont décidément à l’honneur en ce moment ! Le 17 avril denrier, nous avions déjà publié un article à propos d’une enquête sur la perception des inégalités professionnelles par les femmes et les hommes.
Une nouvelle enquête a été rendue publique ces derniers jours. Réalisée par la fondation WIF (Women Initiative Foundation) auprès de plus de 2400 salarié.e.s de 4 grandes entreprises (L’Oréal, BNP, ENGIE et ORACLE), l’étude s’intéresse aux stéréotypes de sexe et à la perception des discriminations.
L’intérêt d’une telle étude repose notamment sur la comparaison européenne : les stéréotypes de sexe, qui sous-tendent en grande partie la reproduction des inégalités, sont-ils les mêmes dans des pays différents quoique de culture proche ? Les réponses apportées à cette question révèlent des similitudes mais aussi des différences qui nous interrogent à leur tour. On y apprend que les hommes et les femmes sont caractérisés par des stéréotypes très proches dans les 3 pays.
L’enquête montre aussi que la France se distingue principalement par deux éléments. D’une part la plus forte association des femmes occupant des postes à responsabilité à des caractéristiques masculines (que l’étude appelle « masculinisation des femmes cadres dirigeantes ») et d’autre part la perception la moins favorable du climat en faveur de l’égalité professionnelle (rémunération, évolution de carrière, langage…). Ainsi près de 50% des femmes ont déjà entendu des « plaisanteries » sur les femmes contre 15% seulement en Allemagne et en Italie. C’est aussi en France que « la discrimination positive à l’égard des femmes est la plus fortement perçue (40% des femmes et des hommes contre 15 à 25% ailleurs) ».
Qu’en déduire ? Que les comportements français sont révélateurs d’une crispation autour du projet d’égalité et que les stéréotypes ont la vie dure ? Ou que nos voisins et voisines, plongé.e.s dans les stéréotypes au quotidien, ne les relèvent même plus ? Réponse à la prochaine étude !