Répartition des tâches : l’inégalité persiste

L’IFOP a dévoilé en octobre 2019 les résultats de son enquête européenne sur la répartition des tâches ménages au sein du couple. Il s’agit d’une enquête déclarative par questionnaire auquel ont répondu plus de 5 000 femmes originaires d’Allemagne, d’Angleterre, d’Espagne, de France et d’Italie.

Les résultats indiquent la persistance d’une forte inégalité de l’investissement des hommes et des femmes dans les tâches ménagères et domestiques. En France, 73% de femmes effectuent davantage de tâches ménagères que leur conjoint, contre 75% en moyenne pour les autres pays étudiés, et 44% en effectuent « beaucoup plus », contre 49% pour les autres pays.

Certaines tâches sont particulièrement évitées par les hommes : laver les sols ; changer les draps ; laver les sanitaires (douche, baignoire, lavabos, WC) ; trier, laver, repasser et ranger le linge ; faire les poussières. Les femmes sont également majoritairement responsables de l’achat de l’électro-ménager : machine à laver (73%), aspirateur (71%), lave-vaisselle (62%), frigo (60%). D’autres tâches sont plus équitablement réparties, comme le fait de cuisiner, de faire les courses, de faire la vaisselle et de sortir les poubelles.

Ce tour d’horizon présente la partie émergée de l’iceberg, puisqu’il ne considère pas la répartition de la charge mentale, c’est-à-dire la charge cognitive liée à la gestion du foyer, ni les tâches liées à la parentalité qui représentent un investissement temporel très important

Cette répartition inégale des tâches domestiques est une source majeure de conflits au sein du couple : 48% des femmes interrogées en France déclarent se disputer avec leur partenaire à ce sujet.

Arriver à une égalité dans la prise en charge des tâches indispensables au bon fonctionnement du foyer est donc un enjeu d’égalité, mais aussi un enjeu d’harmonie et de bien-être au sein du couple.

« Étude Ifop pour Consolab réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 15 avril 2019 auprès d’un échantillon de 5 026 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en Italie, en Espagne, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. »

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Diplômée du master Etudes Culturelles de Sciences Po Toulouse, Julie Papon-Bagnès réalise son stage de fin d'études dans un laboratoire de recherche en science politique (le LaSSP), où elle participe à la réalisation d'une enquête sur les rapports ordinaires au politique. Elle entre ensuite à l'EHESS pour un second master en sociologie générale, où elle suit également des cours en études de genre. Entre mai 2018 et août 2019, elle travaille à la Fédération nationale des CIDFF (centres d'information sur les droits des femmes et des familles) où elle participe notamment à la rédaction d'un rapport analytique sur la situation des femmes informées par le réseau des CIDFF. Elle rejoint le groupe Egaé en septembre 2019 en tant que formatrice-consultante, spécialisée dans l'égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.