A la veille du Forum de Davos, rassemblant les décideurs économiques et politiques mondiaux, l’ONG Oxfam a publié son dernier rapport sur les inégalités au niveau mondial « Celles qui comptent. Reconnaître la contribution considérable des femmes à l’économie pour combattre les inégalités ».
Ces chiffres démontrent que les femmes restent aujourd’hui les premières victimes des inégalités. Oxfam a choisi de représenter ces données grâce à des comparaisons qui permettent de les appréhender plus concrètement et de les mettre en perspective. L’ONG utilise pour cela des données d’organisations internationales (Banque Mondiale, Forum Économique Mondial) mais surtout du « Global Wealth Report », réalisé par le Crédit Suisse.
Les femmes souvent exclues des processus décisionnels et moins riches
Aujourd’hui, dans le monde, les hommes détiennent ainsi 50% de richesses en plus que les femmes. A titre d’illustration, les 22 hommes les plus fortunés sont plus riches que toute la population féminine d’Afrique.
Dans le même temps, en moyenne, les femmes occupent 18% des postes ministériels et 34% des postes à responsabilité (dans les pays où les données sont disponibles).
Les femmes assurent plus des 3/4 du travail domestique non rémunéré
Le faible accès des femmes au monde du travail formel, aux postes décisionnels stratégiques et à la richesse est en grande partie dû au travail de soin peu ou non rémunéré qu’elles réalisent.
Ce travail de soin (care) inclut : la garde d’enfants, l’accompagnement des personnes âgées et en situation de handicap et les tâches domestiques.
La valeur de ce travail est estimée à au moins 10 800 milliards de dollars par an, soit trois fois la valeur du secteur des technologies. Alors que ce montant est déjà très élevé, l’ONG estime même qu’il reste sous-évalué, compte tenu de l’impact qu’aurait leur absence : si les femmes n’exerçaient pas ces tâches l’économie ne pourrait pas fonctionner.
Ce travail pèse sur leur insertion sur le marché du travail formel : 42% des femmes en âge de travailler n’occupent pas d’emploi rémunéré contre 6% des hommes seulement. Par ailleurs, quand elles occupent un emploi, elles constituent la majorité des personnes occupant des emplois précaires et mal rémunérés.
Le rapport met aussi en avant la sur représentation des femmes parmi les travailleurs dans le secteur du soin : elles en constituent les deux tiers. Elles constituent également l’immense majorité des travailleurs domestiques (80%), dont seulement 10% bénéficient d’un système de sécurité sociale.
Pour en finir avec ces inégalités, Oxfam rappelle le cadre des 4R :
- Reconnaitre le travail de soin peu ou pas rémunéré
- Réduire le nombre d’heures non rémunérés qui y sont consacrées
- Répartir plus équitablement ce travail
- Représenter les plus marginalisé.e.s
Enfin, le rapport met par ailleurs en exergue la concentration accélérée des richesses au niveau mondial :
- Les richesses des 1 % les plus riches de la planète correspondent à plus de deux fois la richesse de 90 % de la population (6,9 milliards de personnes).
- Les milliardaires du monde entier, c’est-à-dire seulement 2 153 personnes, possèdent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, soit 60 % de la population mondiale.
Pour consulter le rapport complet, le résumé, le focus sur la France mais aussi les sources des données statistiques :