📍 Qu’est ce que la méthode du testing ?
Le testing (aussi appelé « test de situation » ou « test de discrimination »), est une forme d’expérimentation sociale utilisée pour déceler une situation de discrimination. C’est une méthode d’investigation par laquelle on compare l’attitude d’un tiers à l’égard de deux personnes de même profil, mais avec une variable précise différente (celle que l’on soupçonne de donner lieu à une discrimination : origine ethnique, handicap, religion, âge, sexe, orientation sexuelle, etc.).
La première apparition de cette pratique en France pourrait dater de juin 1939 quand le premier test fut pratiqué par des étudiants antillais contre “Le Victoria”, une boîte de nuit située au 47 boulevard Saint-Michel à Paris qui refusait l’entrée aux personnes perçues comme noires. De nos jours, le testing peut servir à étudier l’ampleur des discriminations dans divers secteurs tels que l’emploi, l’accès aux soins ou encore l’accès au logement. Cette technique est également utilisée par de nombreuses associations ainsi que le Défenseur des droits, comme mode de preuve devant les juridictions.
📍 Quels éléments retenir de ce dernier testing publié par SOS Racisme?
On apprend à travers les résultats de ce testing, que 48,5% des agences testées (soit 66 sur 136), acceptent ou choisissent de discriminer des candidats aux profils dits “arabes” ou “noirs”. Ainsi, même lorsque les les candidatures de personnes noires ou d’origine maghrébine remplissent toutes les conditions requises, 25% des agences ne retiennent pas leur profil dans les propositions qu’elles présentent aux propriétaires. Par ailleurs, 23,5% des agences se sont rendues complices en laissant au propriétaire la possibilité de faire ce tri discriminant eux-mêmes.
Il est cependant intéressant de noter que si l’on compare ces résultats avec ceux d’un testing similaire effectué également par SOS Racisme en 2019, on observe un léger recul : on passe de 51, 5% à 48,5%. Néanmoins, les chiffres montrent que les discriminations raciales dans l’accès au logement en France persistent.
📍 Quel état des lieux, aujourd’hui, en France, sur les discriminations dans l’accès au logement ?
En effet, au-delà des pratiques des agences, il subsiste encore de fortes inégalités dans l’accès au logement en France. Ainsi les chiffres nous montrent qu’une partie de la population du pays continue de rencontrer des difficultés dans leur recherche de logement. Une enquête du Défenseur des droits publiée en 2017 démontre que parmi les groupes sociaux ayant vécu des discriminations lors de leurs recherches de logement, les personnes perçues comme noires représentent 40% des chiffres et les personnes perçues comme arabes 30%, ce qui les placent respectivement comme premier et deuxième catégorie de population les plus discriminées dans l’accès au logement.
Pourtant, il est important de rappeler que le droit français prévoit bien que “Aucune personne ne peut se voir refuser la location d’un logement pour un motif discriminatoire défini à l’article 225-1 du code pénal” (loi n° 89-462 du 6 juillet 1989). Or, parmi les motifs discriminatoires officiellement reconnus, on retrouve notamment l’origine, la prétendue race et l’ethnie.
Cette expérience de SOS Racisme nous révèle cependant que ce cadre légal clair et protecteur ne suffit pas à empêcher les discriminations en pratique.
💡 Sources / Pour aller plus loin :
Site de SOS Racisme : https://sos-racisme.org/
Site du Défenseur des droits : https://www.defenseurdesdroits.fr/fr
Site de l’observatoire des discriminations : https://www.observatoiredesdiscriminations.fr/
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