Les derniers chiffres de situation comparée entre les femmes et les hommes dans la fonction publique territoriale ont été publiés par le CNFPT ce 22 septembre 2016. Ce rapport agrège des données issues de différentes sources statistiques, sur les thématiques liées à l’emploi, aux métiers, aux conditions de travail et au déroulement de carrière. Il fournit ainsi d’intéressants repères et éléments de comparaison aux collectivités de plus de 20 000 habitants qui devront produire pour la fin d’année un rapport complet sur ce thème (cf. le décret 2015-761 du 24 juin 2015).
En marche vers l’égalité professionnelle ? interroge le sous-titre du rapport. A petits pas alors… Car le rapport confirme que les inégalités persistent, sous la forme d’une division sexuée du travail à la fois horizontale – qui voit les femmes se concentrer dans un nombre réduit de métiers, souvent moins valorisés – et verticale – les carrières des femmes étant caractérisées par des niveaux hiérarchiques, des progressions de carrière et des rémunérations moindres.
On croit souvent à tort que la fonction publique, parce qu’elle est régie par les règles strictes du statut, ne serait pas discriminante (cf. article Egal’Actu sur le rapport L’Horty). Sa forte féminisation (plus de 60%) n’est pas non plus garante d’égalité professionnelle. Le rapport rappelle d’ailleurs à cet égard qu’il s’agit d’une féminisation à géométrie variable car si les femmes représentent 58,4% des fonctionnaires, elles sont 69,9% des contractuel.le.s et seulement 50,9% des agent.e.s en emploi aidé. Plus encore, les femmes se concentrent sur des métiers peu ou non-mixtes dans le domaine du social, de la petite enfance et de la santé, conformément aux rôles sociaux et représentations encore en vigueur (80% de femmes dans cinq des dix principaux métiers).
Concernant la division verticale, si les femmes présentent un meilleur taux de réussite aux concours de catégorie A+ et ont davantage accès aux emplois de direction que par le passé, le rapport souligne qu’il existe toujours un « plafond de verre » empêchant celles-ci de progresser autant que les hommes dans les structures hiérarchiques. Elles restent ainsi beaucoup moins présentes dans les emplois de direction, et notamment les emplois fonctionnels, emplois d’encadrement supérieur dans lesquels les personnels sont nommés pour une durée déterminée. Elles présentent ainsi des rémunérations moindres : leur salaire net moyen est inférieur à celui des hommes de 11%.