Lorsque l’on intervient en tant que formatrice sur la question des violences sexuelles, le premier obstacle auquel on est confrontée, c’est le déni. « Non, pas possible », « Ils viennent d’où vos chiffres ? », « Ca me parait trop », « Bizarre quand même ».
Bref. Les chiffres des violences sexuelles à l’encontre des femmes viennent percuter notre imaginaire. Nous avons globalement le sentiment de vivre dans une société dans laquelle les rapports sociaux entre les sexes sont apaisés. Certes, il y a toujours des remarques sexistes, du harcèlement dans les transports. Mais franchement, hein, « y a pas mort d’homme ».
Cet imaginaire n’est pas conforme à la réalité. La réalité, c’est que 230 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque jour en France. La réalité, c’est qu’une femme sur cinq est victime de harcèlement sexuel au travail. La réalité, c’est qu’une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.
La réalité n’est pas belle à voir. C’est peut-être pour cette raison qu’on refuse de la regarder en face.
Et pendant que nous regardons ailleurs, des femmes sont victimes de violences, chaque minute. Ces violences ont des conséquences majeures pour notre société : conséquences sociales, économiques, politiques. Elles freinent par exemple l’avancée professionnelle de milliers de femmes (et donc de leurs entreprises). Elles empêchent des femmes talentueuses de prendre des responsabilités. Elles abîment nos corps, nos esprits. Elles tuent.
Le moyen d’en sortir ? Une mobilisation de toutes et tous. Familles, écoles, entreprises, services publics, responsables politiques, médias. Nous pouvons toutes et tous agir. En rendant visible la réalité, en formant nos équipes, en communiquant pour prévenir les violences, en accompagnant les femmes victimes.