Apprendre l’(in)égalité à l’université

Le syndicat étudiant UNEF a publié le 18 juin 2020 les résultats de son enquête sur les discriminations dans l’enseignement supérieur. Cet état des lieux s’intéresse particulièrement aux dispositifs existants en matière de prévention et de traitement des situations de sexisme et de violences sexistes et sexuelles, de racisme et de LGBTI+phobies

Les lieux de transmission du savoir, de création de sociabilités, de formation des goûts et de partage d’expériences que sont les universités sont aussi, comme le rappelle cette étude, à l’image de la société. Elles sont donc traversées par les mêmes violences et les mêmes stéréotypes qui sont présents dans le reste de la société. 

45,1% des universités ne disposent pas d’une cellule d’écoute pour accueillir la parole des victimes

En matière de prévention et de traitement des violences sexistes et sexuelles, par exemple, cette enquête permet d’attester d’un manque. En effet, 45,1% des universités ne disposent pas d’une cellule d’écoute pour accueillir la parole des victimes, les orienter et faire remonter des signalements. 

Par ailleurs, dans la majorité des cas, ces cellules ne disposent pas des moyens suffisants pour organiser des permanences, la prise de contact se fait uniquement par mail/téléphone. 

Lors du comité interministériel aux Droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes du 8 mars 2018, Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, avait annoncé parmi 4 mesures prioritaires la mise en place de ces dispositifs sur chaque campus à la rentrée 2018[1]. C’est également ce que demande la circulaire n°2015-193 sur la prévention et le traitement du harcèlement sexuel dans les établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche relevant du MENESR. 

En matière d’égalité femmes-hommes, même constat. 24,5% des universités n’ont pas mis en place de chargé.e de mission égalité femmes-hommes, malgré l’obligation légale découlant de la loi Fioraso de 2013. Seules 12 universités proposent des parcours en études de genre, et seules 8,5% des universités mettent à disposition des protections menstruelles.

Seules 17,7% des universités ont un dispositif interne de lutte contre le racisme

Concernant leracisme, les dispositifs sont encore plus rares. Seules 17,7% des universités ont un dispositif interne de lutte contre le racisme, et dans 76,9% des cas, les cellules de veille et d’écoute ne traitent pas des cas de racisme. 

61% des étudiant.e.s disent ne jamais avoir été informé.e.s d’actions de lutte contre les discriminations dans leur établissement. 

Enfin, le sujet desLGBTI+phobies reste également peu traité et largement méconnu.64,1% des cellules de veille et d’écoute ne traitent pas des LGBTIphobies. 63,4% des universités ne reconnaissent pas le prénom d’usage en France, ce qui aboutit à un mégenrage (fait d’utiliser les mauvais pronoms et le mauvais prénom quand on s’adresse à une personne trans) constant imposé aux étudiant.e.s trans. 

Pour découvrir l’étude dans son intégralité.

Si vous souhaitez être accompagné dans la mise en place de procédures internes (cellule d’écoute, formation du personnel enseignant et administratif et des étudiant.e.s, sondage interne, création d’une feuille de route sur-mesure, etc.), n’hésitez pas à nous contacter sur contact@groupe-egae.frou par téléphone au 01 82 28 36 15.


[1] Source

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Diplômée du master Etudes Culturelles de Sciences Po Toulouse, Julie Papon-Bagnès réalise son stage de fin d'études dans un laboratoire de recherche en science politique (le LaSSP), où elle participe à la réalisation d'une enquête sur les rapports ordinaires au politique. Elle entre ensuite à l'EHESS pour un second master en sociologie générale, où elle suit également des cours en études de genre. Entre mai 2018 et août 2019, elle travaille à la Fédération nationale des CIDFF (centres d'information sur les droits des femmes et des familles) où elle participe notamment à la rédaction d'un rapport analytique sur la situation des femmes informées par le réseau des CIDFF. Elle rejoint le groupe Egaé en septembre 2019 en tant que formatrice-consultante, spécialisée dans l'égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.