C’est ce que disent plusieurs collectifs de femmes entrepreneures au travers d’un sondage et d’une pétition.
Alors qu’entre 30% et 40% des TPE sont dirigées par des femmes en France, un sondage lancé par l’association « Bouge ta Boite » entre le 3 et le 10 avril 2020 auprès de quelques 500 dirigeantes révèle que 54% des répondantes sont menacées de faillite. En effet, l’arrêt quasi-total de l’économie et le confinement qui pour nombreuses cheffes d’entreprises se traduit par la garde des enfants à plein temps à la maison et une répartition des tâches pas toujours plus égalitaire, réduit le temps de travail disponible. Résultat, sur la période de confinement, ces femmes avouent n’avoir sauvegardé en moyenne que 20% de leur activité et près de la moitié, 40%, ont perdu plus de 70% de leur chiffre d’affaire.
Une catastrophe pour ces entrepreneures qui ne bénéficient pas d’une protection sociale en raison de leur statut d’indépendante ou de salariée dirigeante qui ne donne pas droit à l’assurance chômage.
Par ailleurs, les projets pilotés par des femmes sont souvent moins bien financés que ceux portés par des hommes. D’après Claire Saddy, présidente de l’incubateur les Premières Auvergne-Rhône-Alpes :« Il y a un taux de rejet de crédit bancaire qui est deux fois supérieur pour les femmes et quand elles demandent à des investisseurs de mettre un petit peu en capital, elles ont des fonds qui font deux fois moins élevés que pour les hommes ». C’est en raison de cette sous-capitalisation que les entrepreneures sont particulièrement en difficulté.
Pour faire face à cette situation, des associations demandent au Gouvernement des mesures de soutien spécifiques comme par exemple une aide financière Covid-19 « garde d’enfants » tant que l’école n’aura pas repris de façon normale, un fléchage genré des aides accordées depuis le début de la crise ou une réduction d’impôt supérieure pour les investisseurs qui soutiennent des sociétés mixtes ou dirigées par des femmes.
