Égalité femmes-hommes et politiques sportives locales  

Lorsqu’on parle d’intégrer l’égalité entre les femmes et les hommes dans les politiques publiques, l’exemple du sport est souvent paradigmatique. On sait que les femmes ont une moindre pratique sportive que les hommes, avec des conséquences en termes de développement personnel, de vie sociale, de santé, etc. On sait aussi que l’offre sportive actuelle est en partie responsable de cette moindre pratique car elle est peu attractive, peu adaptée aux contraintes de vie des femmes. Alors ?

« Alors ? Les stades, c’est ouvert à tout le monde, elles n’ont qu’à venir ! »

Heureusement, contre les réponses toutes faites, qui ne tiennent compte ni des pratiques en vigueur, ni des stéréotypes de sexe difficiles à dépasser, une enquête vient nous éclairer sur la réalité des politiques sportives locales.

L’enquête de l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes) intitulée « La place du sport féminin dans les politiques sportives locales », publiée en avril 2018 en partenariat avec la Caisse des Dépôts, nous apprend ainsi que le sport féminin n’est ni un axe formalisé, ni un axe prioritaire, dans une majorité des politiques sportives locales en France.

Quelques chiffres en attestent :
> pour 50,4% des répondant.e.s, la pratique féminine reste « un axe implicite, non formalisé » et pour 14,5% un axe « absolument pas abordé ».
> 88,9% des répondant.e.s affirment manquer d’information au sujet des dispositifs d’accompagnement pour des projets de développement du sport féminin et 86,3% s’estiment insuffisamment informé.e.s sur les aspects législatifs promouvant la pratique féminine.
> parmi les freins, on trouve l’absence d’une demande concrète du public féminin (49,1%), le manque de personnel féminin encadrant (29,1%), une offre associative non adaptée (26,4%), des créneaux horaires non adaptés (20%), des équipements ne répondant pas aux attentes et besoins des licenciées (19,1%) et le manque de formation des encadrant.e.s (19,1%).

Pour développer le sport féminin dans les politiques sportives locales, l’enquête préconise alors :  « il faut chercher à être proactif et induire le changement des comportements des femmes à l’égard du sport », également « se poser la question de la pratique en famille » et, surtout, « ne pas attendre que le besoin soit exprimé ».

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