On a beaucoup parlé d’écriture inclusive dans les médias ces dernières semaines : il y a celles qui la défendent (au premier rang desquelles Eliane Viennot) et ceux qui crient au « péril mortel pour la langue française » (déclaration de l’Académie française en date du 26 septembre). Le Premier ministre a sifflé la fin de partie avec une circulaire relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes publiés au Journal officiel, datée du 21 novembre 2017. Le Monde titre alors « Edouard Philippe décide de bannir l’écriture inclusive des textes officiels ». Mais qu’en est-il vraiment du contenu de cette circulaire ?
Le contenu de la circulaire peut être résumé en quelques règles, qui s’appliquent à ce jour dans les ministères et secrétariats d’Etat, mais qu’on imagine pouvoir aisément s’appliquer à toutes les fonctions publiques. Il s’agit d’une part de prohiber l’utilisation du point médian dans les textes réglementaires et publiés au Journal officiel, d’autre part de marquer l’engagement du gouvernement en faveur de l’égalité femmes-hommes en privilégiant les formules neutres et inclusives et un usant du féminin pour les noms de fonctions.
L’écriture inclusive telle qu’entendue dans cette circulaire se rapporte donc uniquement aux points médians. Mais d’autres recommandations formulées par le Haut Conseil à l’égalité femmes-hommes dans son Guide pratique pour une communication publique sans stéréotypes de sexe (2015) apparaissent comme pleinement assimilées, notamment l’utilisation de formules neutres et inclusives. Plus encore, en cas de doute, la circulaire recommande de se reporter au Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions, poétiquement intitulé « Femme, j’écris ton nom… » et réalisé par le CNRS et l’Institut national de la langue française.
Finalement, le Premier ministre ne validerait-il pas une certaine forme d’écriture dite inclusive ?
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