Les 8 recommandations du Conseil d’Analyse Économique pour lutter contre les inégalités

Mardi 30 juin 2020, le Conseil d’analyse économique a publié une note dans laquelle il propose 8 mesures concrètes pour lutter contre les inégalités et les discriminations en entreprise. Le Conseil estime que la réduction des inégalités au sein du monde du travail pourrait rapporter 7% du PIB en 20 ans. 

Cette note fait suite à un constat posé en 2019 par l’Eurobaromètre sur la discrimination qui souligne que le ressenti des discriminations en France est supérieur à la moyenne des pays de l’Union Européenne. 

En effet,  8 français.e.s interrogé.e.s sur 10 estiment que les discriminations fondées sur la couleur de peau, l’origine ethnique ou la religion sont répandues dans le pays contre 6 européen.ne.s sur 10. Plus 1 d’un.e français.e sur 2 estiment que les discriminations basées sur le sexe à l’encontre des femmes sont fréquentes, c’est le cas d’un.e européen.ne sur 3.

Parmi ses 10 recommandations le Conseil d’Analyse Économique propose de :

  1. Porter à quatre semaines le congé de paternité. Actuellement, le congé paternité est de 11 jours.  L’allongement du congé paternité est un des leviers pour une meilleure égalité professionnelle en France. 
  2. Introduire un volet senior dans les accords de gestion des emplois et des compétences. 
  3. Renforcer les interventions sur le temps scolaire visant à améliorer les aspirations et l’estime de soi des élèves.
  4. Lancer une campagne d’informations grand public sur l’illégalité des discriminations sur le marché du travail et sur les recours possibles, y compris à l’embauche. Rendre obligatoire une formation des membres du Comité social et économique (CSE), des délégués syndicaux et des inspecteurs du travail sur les moyens d’assister les salariés.
  5. Étendre l’obligation de formation à la non-discrimination à la gestion du personnel en poste. 
  6. Augmenter les subventions aux formations à la non-discrimination en milieu scolaire et périscolaire, tout en les conditionnant à des évaluations d’impacts.
  7. Créer un indice « Diversité et inclusion » permettant de valoriser les employeurs les plus divers et inclusifs en fonction de différents critères de discrimination. Cet indice pourrait inclure par exemple la part des salariés qui ont effectué leur parcours scolaire en réseau d’éducation prioritaire et/ou qui habitent les quartiers de la politique de la ville (QPV).
  8. Inclure dans le recensement ou dans une enquête adossée au recensement telle que l’enquête « Famille et logements » des questions sur l’origine ressentie des individus, leur orientation sexuelle et leur identité de genre.

Retrouvez l’intégralité de la note ici.

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Diplômée d'un master Politique, Discrimination et Genre de l'IEP de Toulouse, Lauriane Porier s'est spécialisée sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au cours de diverses expériences. Elle réalise un premier stage pour la Mairie de Paris, durant lequel elle participe à la rédaction du guide Genre et Espace Public. Son stage de fin d'étude à la Mission Interministérielle pour la Protection des Femmes contre les Violences lui permet de participer au déploiement des politiques publiques nationales contre les violences sexistes et sexuelles. En 2018, elle rejoint la Fondation des Femmes. Après cette expérience, elle se tourne vers la formation et le conseil et intègre le groupe EGAE.