La version 2015 de l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple a été publiée le 29 juin 2016 par la Direction générale de la police nationale, la Direction générale de la gendarmerie nationale et la Délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur.
Les chiffres demeurent élevés pour l’année 2015
144 personnes sont décédées, dont 122 femmes et 22 hommes, victimes de leur partenaire ou ex-partenaire de vie (conjoint.e, concubin.e, pacsé.e ou « ex » dans les trois catégories) en 2015, soit une femme tous les deux jours et demi.
On note que sur les 20 femmes qui ont commis un homicide sur des hommes, 4 d’entre elles étaient victimes de violences de la part de leur partenaire.
11 enfants sont décédé.e.s concomitamment à l’homicide de leur mère et 25 dans le cadre de violences conjugales sans que l’autre parent ne soit tué. Ainsi, si l’on inclue les victimes collatérales et les suicides des meurtriers, ce sont 206 personnes qui sont décédées au cours de l’année.
Le gouvernement réagit en affirmant son engagement contre ces violences
Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, et Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, ont rappelé dans un communiqué que « la détermination du gouvernement est totale pour faire reculer ces violences insupportables ».
Celle-ci s’incarne aujourd’hui dans les mesures déployées dans le cadre du « 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes » (téléphones grave danger, ordonnances de protection, formation des professionnel.le.s). Un « 5ème plan triennal de lutte contre les violences faites aux femmes » est en cours d’élaboration et sera publié le 25 novembre prochain.
Les efforts restent pourtant à poursuivre
Ces engagements sont-ils suffisants ? On peut mieux faire, à en croire le Haut conseil à l’égalité (HCE) dans son évaluation intermédiaire du « 4ème plan de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes », présentée le 19 avril 2016. On en retient notamment que, si une majorité des mesures du plan sont engagées, il est nécessaire de poursuivre la communication sur les actions engagées, d’amplifier leur déploiement et de renforcer la lisibilité des financements disponibles.