En 2023, l’association SOS Homophobie a publié son rapport annuel sur les LGBTIphobies. Ce rapport se base sur les 1506 témoignages reçus en 2022 via l’ensemble des dispositifs d’écoute proposés par l’association (ligne d’écoute, formulaire de témoignage en ligne ou encore chat’écoute). Il s’appuie donc sur les cas de violences signalés à l’association.
Ces témoignages font état de 1195 cas de violences LGBTIphobes ayant eu lieu en France en 2022. SOS Homophobie constate donc une augmentation de 5% des cas signalés par rapport à l’année précédente (2021).
Avertissement : Cet article traite de violences LGTBTIphobes. La lecture des chiffres peut notamment être difficile. Protégez-vous pendant la lecture. N’hésitez pas à faire des pauses, si besoin.
📍Les multiples manifestations des LGBTIphobies en 2022
Le rejet des personnes LGBTI reste la première forme de LGBTIphobies rapportée (68% des cas). SOS Homophobie caractérise de “rejet” l’ensemble des témoignages faisant état de “moqueries, brimades, appels à la haine, dénigrements et préjugés véhiculés sur les personnes LGBTI”. Les insultes (40%) viennent juste après.
Selon le rapport, “les personnes sont confrontées à des attaques répétées par leurs agresseur·ses dans 22 % des cas. Quasiment un cas sur quatre s’inscrit donc dans du harcèlement, qui a lieu majoritairement dans le voisinage, la famille et le travail. Il est le fait d’un homme seul dans un cas sur quatre.”
Les agressions physiques sont en augmentation (voir plus bas). SOS Homophobie précise que “la page d’aide en ligne « On m’a agressé·e physiquement » est la deuxième la plus consultée dans la catégorie « J’ai besoin d’aide » de l’interface d’aide en ligne”.
Enfin, “dans un cas sur dix, les personnes LGBTI sont victimes de discriminations”. Ces discriminations sont rapportées dans les commerces et les services (36%), au travail (16%) et dans la santé (10%).
📍Un regain des violences dans l’espace public, en particulier des agressions physiques
La haine en ligne reste la première manifestation des LGBTIphobies du rapport (17% en 2022). Ce chiffre est constant par rapport aux années précédentes. Par contre, d’après SOS Homophobie, l’allègement des mesures sanitaires se ressent fortement dans les cas rapportés en 2022.
Ainsi, selon le rapport, “si les personnes LGBTI ont subi davantage de violences dans leur entourage proche en 2020 et 2021, l’évolution sanitaire de 2022 a conduit à un regain des actes LGBTIphobes dans l’espace public.”
En effet, les années précédentes, les confinements et autres mesures de distanciation sociale et de gestes barrières ont drastiquement limité l’occupation de l’espace public. Par effet ricochet, le nombre de faits de violences a baissé. En 2022, avec l’allègement de ces mesures, le rapport note une augmentation des faits s’étant produit dans l’espace public.
Cela se traduit, dans le rapport, par une hausse des cas rapportés d’agressions physiques, en particulier celles ayant eu lieu dans l’espace public. 188 cas d’agressions physiques ont été recensés par l’association en 2022. 69% de ces agressions sont des coups et blessures.
Selon SOS Homophobie, “les agressions physiques, tous contextes confondus, sont en hausse et représentent 15 % des cas constatés en 2022. Plus d’un tiers a lieu dans les lieux publics [38%]”.
📍De très nombreux cas rapportés d’homophobie
616 cas d’homophobie ont été signalés à l’association en 2022, soit plus de la moitié de l’ensemble des cas rapportés (52%). Les violences homophobes sont celles qui sont le plus signalées à l’association. Ce chiffre reste dans le même ordre de grandeur que l’année précédente (625 cas rapportés en 2021).
Ces violences se manifestent principalement par le rejet (56% des cas), les insultes (56%), le harcèlement (26%) et les agressions physiques (21%).
Ces violences ont principalement lieu dans les lieux publics (17%), au sein de la famille (14%), dans le voisinage (13%) et au travail (11%).
📍Une augmentation significative des cas rapportés de transphobie
227 cas de transphobies ont été signalés à SOS Homophobie en 2022. D’après l’association, ”en 2022, le nombre de cas de transphobies qui nous ont été rapportés a augmenté de 35 % par rapport à 2020, et de 27 % par rapport à 2021. […] Les femmes trans sont les principales victimes”.
Ces violences se manifestent principalement par le rejet (78% des cas), les insultes (26%), les discriminations (22%), le harcèlement (21%), les agressions physiques (15%).
Ces violences ont principalement lieu dans les commerces et les services (20%), en ligne (18%), au sein de la famille (13%), et en milieu scolaire (9%).
📍Des violences lesbophobes qui se manifestent dans le cadre familial
156 cas de lesbophobie ont été rapportés à SOS Homophobie en 2022, soit 13% de l’ensemble des cas rapportés. Selon le rapport, “la lesbophobie vise particulièrement les couples. En effet, ce contexte transversal a le plus haut pourcentage de violences visant des couples (23 %)”, suivi par l’homophobie (avec un taux de 11%).
Par ailleurs, “La lesbophobie est aussi prévalente dans l’entourage proche”. 29% des cas de lesbophobie rapportés ont lieu dans un contexte familial.
🚨 Si vous êtes ou avez été confronté·es à des violences LGBTIphobes, ne restez pas seul·es ! Voici quelques ressources qui peuvent vous être utiles :
- La ligne d’écoute anonyme de SOS Homophobie : 01 48 06 42 41
- Le tchat de SOS Homophobie : https://www.sos-homophobie.org/chatecoute
- Le formulaire de témoignage en ligne de SOS Homophobie : https://www.sos-homophobie.org/temoigner
💡 Sources / Pour aller plus loin :
Pour consulter le rapport complet de SOS Homophobie : https://ressource.sos-homophobie.org/Rapports_annuels/Rapport_LGBTIphobies_2023.pdf
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