Depuis dimanche, 224 femmes ont été élues députées à l’Assemblée nationale, soit près de 39 % de femmes. Un réel progrès en termes de parité ! Depuis les lois paritaires et notamment la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes du 4 août 2014, prévoyant le doublement des pénalités financières pour les partis ne présentant pas 50 % de femmes candidates, la parité n’a cessé de progresser.
L’augmentation importante de femmes députées dans cette nouvelle législature tient à plusieurs éléments : l’avancée de la question de l’égalité femmes-hommes sous l’ancien quinquennat, qui a permis de faire de cette question une priorité ; le respect de l’exigence paritaire lors de la présentation des candidat.e.s par le parti arrivé largement en tête, celui de la majorité présidentielle.
Parmi les principaux partis candidats, plusieurs avaient fait de la parité une exigence ou ont tenté de s’en rapprocher : La République En Marche (50,3 % de femmes), le Front National (49,2 %), et la France Insoumise (47,5 %). Toutefois, il ne s’agit pas encore d’une priorité pour l’ensemble des partis politiques : le Parti Socialiste, Les Républicains et l’UDI ont présenté moins de femmes candidates (respectivement 44,2 %, 38,9 % et 39,2 %).
Par ailleurs, la parité est parfois une parité de façade : certains partis ont ainsi placé plus de femmes candidates sur des circonscriptions plus difficilement gagnables. Les Décodeurs du Monde l’avaient d’ailleurs bien montré à la veille du premier tour.
Il sera maintenant intéressant de découvrir les fonctions que les nouvelles députées occuperont à l’Assemblé : la « parité qualitative », telle que la définit le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes dans son « Guide de la parité », sera-t-elle au rendez-vous ? Retrouverons-nous des femmes à des fonctions traditionnellement investies par des hommes (présidence, présidence de commissions…) ? La répartition dans les commissions sera-t-elle moins stéréotypée ? Ou bien est-ce que la parité s’arrêtera « aux portes du pouvoir » ?