Talents cachés : les femmes dans les arts et la culture

Les inégalités sont partout, même là où on ne s’y attend pas toujours. Ainsi du monde de la culture, où, sous couvert de la notion de talent, les femmes font face à d’importantes inégalités, notamment dans l’accès aux postes et moyens financiers.

De nouveaux engagements au plus haut niveau laisse néanmoins penser que le statu quo pourrait être amené à évoluer. A l’occasion du comité ministériel pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans la culture et la communication, le 7 février dernier, la ministre de la culture, Françoise Nyssen a dévoilé sa feuille de route en matière d’égalité pour la période 2018-2022. Parmi ses objectifs, on retiendra notamment :

  • La lutte contre les violences et le harcèlement sexuels et sexistes, avec la nomination de référent.e.s égalité formé.e.s à recueillir la parole des victimes et témoins de violences sexuelles et de harcèlement dans les établissements culturels,
  • Un demi-million d’euros consacrés au rattrapage des écarts de salaires entre les femmes et les hommes au sein du ministère (écart qui s’élève aujourd’hui à 10 % selon L’Observatoire de l’égalité dans la culture et la communication 2017),
  • La nomination de 50 % de femmes à la tête des établissements publics culturels, pour atteindre la parité dans les 76 établissements (musées, patrimoine, spectacle vivant, enseignement, audiovisuel, bibliothèques) d’ici 2022.

Ces engagements s’inscrivent dans la continuité d’une démarche déjà initiée par le ministère depuis plusieurs mois, comme en atteste l’obtention du label « Egalité Professionnelle » de l’AFNOR en octobre dernier.

Ce n’est pas un hasard si ces annonces rencontrent les préconisations formulées par le Haut Conseil à l’Egalité dans un rapport rendu public le 16 février et intitulé « Inégalités entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture. Acte II : après dix ans de constat, le temps de l’action ».

Les auteurs et autrices du rapport y formulent une vingtaine de propositions, articulée autour d’une double stratégie d’intervention :

  • Tendre à une juste allocation des financements publics, en promouvant notamment la notion d’éga-conditionnalité, soit le fait de conditionner la distribution des fonds publics à la réalisation d’avancées concrètes sur le terrain de l’égalité femmes-hommes, et rendre visible l’apport des femmes à l’histoire de l’art.
  • Transformer le terreau des inégalités en luttant contre les violences sexistes et sexuelles dans les lieux culturels, et contre les stéréotypes, dans les programmations mais aussi à travers les représentations des femmes dans les médias.