Un nouveau secrétariat d’Etat pour l’égalité entre les femmes et les hommes

Un changement de gouvernement, ce ne sont pas seulement des ministres qui sont remplacé.e.s par d’autres. Ce sont des politiques publiques et des administrations qui changent de périmètres, qui opèrent des rapprochements, qui sont mises en valeur ou au contraire un peu oubliées. Ce sont aussi des orientations politiques qui sont affirmées.

Emmanuel Macron a ainsi nommé Marlène Schiappa « secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes » (Décret n° 2017-1066 du 24 mai 2017 relatif aux attributions déléguées à la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes). Quelle analyse peut-on faire de cette nouvelle organisation ?

Tout d’abord, il s’agit d’un secrétariat d’Etat, et non pas d’un ministère de plein exercice (contrairement aux promesses du candidat Macron), ce qui semble indiquer un niveau hiérarchique et une portée politique moindre. Nous notons toutefois que ce secrétariat d’Etat est rattaché aux services du Premier Ministre, ce qui favorise une intervention transversale dans l’ensemble des autres politiques publiques portées par le gouvernement. L’avenir dira si cette stratégie est payante pour s’assurer de faire de l’égalité un automatisme de toutes les politiques sectorielles.

Ensuite, le portefeuille de Marlène Schiappa se concentre sur l’égalité entre les femmes et les hommes, tandis que celui de sa prédécesseuse s’étendait aux politiques relatives aux familles, à l’enfance et aux droits des femmes. Au passage, une note très positive : les femmes ne sont plus associées aux enfants et à la famille ! Passer des droits des femmes à l’égalité femmes-hommes, pour quoi faire ? Espérons que cela signifie une appréhension plus large de rapports de genre, qui permette une intégration transversale de l’égalité dans l’ensemble des politiques et des actions spécifiques et renforcées là où les inégalités persistent.

Quant au contenu du décret, le cœur de la politique est toujours le même (lutte contre les discriminations, lutte contre les violences, égalité professionnelle, parité), mais s’élargit à de nouvelles priorités. On voit ainsi apparaître dans le décret de nomination plusieurs nouveautés de bon augure :

  • La lutte contre la haine et les discriminations envers les personnes lesbiennes, gays, bi.e.s et trans,
  • L’amélioration de la prise en compte de la maternité et de la paternité dans les parcours professionnels et au développement des modes de garde, notamment collectifs, des jeunes enfants,
  • La mise en œuvre d’actions pédagogiques en milieu scolaire.