Souvenez-vous, c’était en 2013 : un protocole d’accord signé par l’ensemble des organisations syndicales et des employeurs publics des trois fonctions publiques prévoyait 15 mesures pour faire progresser l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Où en sommes-nous quatre ans après ? Ces mesures ont-elles été mises en œuvre ? Sont-elles suivies des effets escomptés ? C’est à ces questions que va tenter de répondre un groupe de travail du Conseil commun de la fonction publique (CCFP), au travers d’une mission lancée le 9 janvier 2018 pour une durée de 6 mois.
Les organisations syndicales sont aujourd’hui pour le moins prudentes face au bilan du protocole d’accord. Les inégalités salariales, qui demeurent élevées, constituent la principale préoccupation des parties prenantes. Les multiples facteurs à l’origine des inégalités de salaires n’ont en effet pas connu d’évolution positive notable sur les dernières années : depuis la mixité des emplois, laquelle a connu sur la période de trop « faibles progrès » (Valérie Pujol, FO), jusqu’au plafond de verre, encore dénoncé au début du mois par un collectif de réseaux de femmes hautes fonctionnaires dans une lettre ouverte au Président de la République, en passant par l’inégale valorisation des filières, les filières majoritairement féminines apparaissant encore désavantagées en termes de rémunération et de déroulement de carrière par rapport aux filières majoritairement masculines.
En outre, ce projet se télescope avec un calendrier de réformes de la fonction publique dont les conséquences sexuées ne sont pas toujours perçues par leurs promoteurs. Par exemple, le gel du point d’indice en 2018 et le rétablissement du jour de carence qui devraient davantage « léser » les femmes selon la CGT.
Enfin, si une circulaire précisera prochainement la mise en œuvre des engagements pris par le président de la République, le 25 novembre dernier, pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes, le renouvellement du protocole d’accord n’est quant à lui pas acté.
L’égalité comme grande cause nationale du quinquennat passera-t-elle aussi par la fonction publique ?