Violences sexuelles dans les transports, quels sont les chiffres ?

Depuis plusieurs mois maintenant, grâce à la mobilisation sur les réseaux sociaux (#MeToo et #BalanceTonPorc), la parole des femmes victimes de violences sexuelles a été de plus en plus entendue et écoutée.

Depuis, les institutions, les médias et les organisations engagées sur le sujet rappellent les chiffres des violences sexuelles en France et dans le monde, montrant combien ces violences sont massives et présentes dans tous les milieux : sphère privée, sphère professionnelle et espaces publics.

Dans ces espaces publics et notamment dans les transports en commun, les femmes sont victimes de violences de tous types : psychologiques, physiques et sexuelles. En 2015, le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes montrait déjà les chiffres éloquents sur le sujet, puisque l’institution rattachée aux services du Premier ministre énonçait dans son avis sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports en commun que « 100% des utilisatrices des transports en commun ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement sexiste ou d’agressions sexuelles ».

En décembre 2017, l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) mettait à jour les chiffres sur le sujet dans une publication, concernant notamment les atteintes sexuelles dans les transports en commun. D’après cette publication, les femmes sont toujours largement majoritaires parmi les victimes des atteintes sexuelles dans les transports en commun. Lorsque des hommes le sont aussi (15%), les atteintes sont différentes de celles des femmes, en termes de nature (les hommes sont plus souvent exposés à des exhibitions).

Parmi les femmes victimes, les jeunes femmes sont particulièrement exposées, notamment pour les franciliennes. Plus d’une femme sur 2 victime d’atteintes sexuelles est francilienne. Cette dernière donnée est notamment liée à l’organisation de l’espace géographique et urbain de l’Île-de-France et de l’utilisation bien plus importante des transports en commun dans cette région.

Concernant les dépôts de plaintes pour atteintes sexuelles dans les transports ferrés d’Île-de-France, la plupart des atteintes sexuelles commises étaient des agressions sexuelles (attouchements et « frottements ») et des actes d’exhibitionnisme. Parmi ces plaintes, plus de 13% concernaient des mineures.

Les derniers chiffres actualisés par l’ONDRP montrent combien la question des violences sexistes et sexuelles est aujourd’hui à la fois un enjeu de société plus juste et plus égalitaire, ainsi qu’un enjeu de politiques publiques et de services : il est indispensable d’intégrer cette question dans l’élaboration et la mise en œuvre de ces mesures.

Pour retrouver l’étude en intégralité, rendez-vous ici !

PARTAGER
Article précédentQuelle place pour les femmes dans le pilotage de l’Etat ?
Prochain articleEn 2018, « their time is up » !
Amélie Durin réalise son stage de fin d’études au sein du secrétariat général du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, en participant aux travaux des commissions santé, parité et violences faites aux femmes. Elle intègre le groupe Egaé en avril 2016. Elle est notamment chargée du site expertes.eu.