Le CNCRESS (Conseil National des Chambres régionales de l’Economie Sociale et Solidaire), en collaboration avec le laboratoire d’économie et de management de Nantes Atlantique, publie une étude intitulée « Genre et bénévolat : femmes et hommes, un même engagement bénévole ? »
L’étude s’appuie sur l’enquête « Bénévolat et bénévoles en France en 2017 », réalisée par le Centre de recherche sur les associations, qui dénombrait alors 22 millions de bénévoles en France.
Elle montre que les structures de l’économie sociale et solidaire, comme le reste de la société, n’échappent pas aux inégalités femmes-hommes (sexisme et discriminations, ségrégation des métiers, temps partiels subis, plafond de verre…)
Un peu moins de femmes bénévoles mais des profils globalement similaires
Le taux de participation bénévole des femmes est légèrement inférieur : 42 % des femmes ont déclaré avoir pratiqué des activités bénévoles dans l’année pour 45 % des hommes.
Les femmes et les hommes bénévoles partagent des profils plutôt similaires : plus de la moitié avait des parents qui ont pratiqué du bénévolat, 1/3 est diplômé.e de l’enseignement supérieur et les catégories socioprofessionnelles « cadres » et « professions intermédiaires » sont surreprésentées.
Les inégalités de genre impactent l’engagement bénévole des femmes et des hommes
L’étude montre que les stéréotypes de genre et la répartition inégale des tâches domestiques et parentales ont un impact sur le bénévolat des femmes.
- Une répartition genrée par domaine d’activité : les femmes représentent 59 % des bénévoles du secteur social, caritatif et humanitaire et 68 % dans l’éducation et la formation alors que les hommes constituent 68 % des bénévoles du secteur sportif.
- Un engagement bénévole plus réduit en temps pour les femmes. Elles déclarent consacrer au bénévolat environ 15 heures de moins que ce que déclarent les hommes, et leur ancienneté de participation est plus faible, résultant des contraintes induites par les charges domestiques et parentales.
- Le bénévolat des femmes est fortement lié à la présence d’enfants au foyer, alors que cela n’a pas d’impact sur le bénévolat des hommes. La présence d’un enfant de moins de 3 ans réduit la probabilité pour les femmes de pratiquer le bénévolat alors que la présence d’enfants d’âge scolaire augmente cette probabilité, les mères étant très largement en charge des activités bénévoles en lien avec la scolarité ou les loisirs des enfants.
- La part des femmes décroît quand le niveau de responsabilité augmente. Alors qu’elles représentent 50 % des bénévoles, les femmes constituent 45 % des responsables bénévoles et 39 % des président.e.s d’association. C’est pour cette dernière fonction que la part des femmes progresse le plus lentement, elle n’a augmenté que de 5% depuis 2002.
Dans un contexte de renforcement du bénévolat en France, et des besoins de solidarité et de cohésion sociale, l’étude propose de mieux connaître le profil des femmes bénévoles, leurs pratiques, ainsi que les contraintes spécifiques auxquelles elles sont soumises, afin d’outiller les organisations qui le souhaitent à pérenniser, renforcer et diversifier leurs ressources bénévoles.
Pour accéder au rapport : https://www.cncres.fr/media/client/gridfichier/ressource1/etudegenreetbenevolat-versionfinalemaquettee.pdf