En avril 2022, l’INED (Institut national d’études démographiques) publiait un article sur l’impact du développement des horaires atypiques dans le monde du travail. Cette étude démontre que ce sont les femmes, particulièrement les moins qualifiées, qui sont les plus impactées par ces dispositifs, au détriment de l’articulation des temps de vie.
📍Horaires atypiques, de quoi parle-t-on ?
Ce sont les horaires dites « décalées » des rythmes de travail présentés comme conventionnels : à savoir tôt le matin (5h-7h), tard le soir (20h-0h), la nuit (0h-5h), le samedi, le dimanche. Ce phénomène s’est particulièrement accentué suite à des lois « flexibilisant » la modulation du temps de travail. 36% des salarié·e·s métropolitain·e·s y sont soumis·es, selon l’étude.
📍Pourquoi les femmes les moins qualifiées sont-elles les plus exposées ?
Entre 2013 et 2019, la part des femmes travaillant en horaires atypiques, principalement le samedi et le dimanche a largement augmenté, contrairement à celle des hommes.
Sur cette même période, alors que l’exposition des femmes cadres à ces horaires a diminué de 23%, celle des ouvrières non qualifiées a augmenté de 11%. Ce phénomène ne s’observe pas autant pour les hommes : chez les cadres la baisse est de de 11% mais stagne chez les ouvriers non qualifiés.
Cette différence s’explique par la combinaison de deux facteurs :
– le type de métiers : les femmes exercent principalement comme agentes d’entretiens quand les hommes sont plus souvent manœuvres dans le bâtiment et les travaux publics.
– les contraintes temporelles : elles sont davantage exposées aux horaires irréguliers, aux journées discontinues ou encore aux horaires imprévisibles.
📍Quelles conséquences ?
La combinaison des horaires atypiques et des contraintes temporelles fortes exerce une pression importante sur l’articulation des temps de vie des salarié·e·s concerné·e·s, d’autant plus s’il s’agit d’une famille monoparentale. Pour rappel 85% des familles monoparentales ont à leur tête une femme.
Ici, une opposition nette s’établit entre les femmes cadres dont les conditions se sont améliorées (notamment suite aux politiques menées depuis plusieurs décennies en faveur de l’égalité professionnelle et de l’articulation des temps de vie) et les femmes peu qualifiées, exerçant principalement dans les secteurs du commerce, de la distribution, du soin et des services à la personne.
Cette étude, extraite de l’enquête Conditions de travail de la DARES pointe ainsi la nécessité d’élaborer des politiques en faveur de l’égalité professionnelle pour l’ensemble des catégories socio-professionnelles.
💡Sources / Pour aller plus loin :
Le rapport complet de l’INED “Horaires atypiques de travail : les femmes peu qualifiées de plus en plus exposées” : https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/horaires-atypiques-de-travail/#:~:text=La%20part%20des%20femmes%20cadres,de%20travail%20est%20moins%20marqu%C3%A9e
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