A la fin du mois d’août, plusieurs centaines de personnes ont manifesté au Maroc, et notamment à Casablanca, pour protester contre les agressions sexuelles dans les transports et l’espace publics. A l’origine de ces manifestations : la publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux, montrant l’agression sexuelle d’une jeune femme dans un bus, par 6 agresseurs. Ni le chauffeur, ni les témoins ne sont intervenu.e.s.
Les manifestantes protestaient donc contre ces agressions et la culpabilisation des victimes qui suit souvent, avec de nombreux slogans : « Les lois pour les hommes, les viols pour les femmes », « Apprenez à vos garçons le respect », « Non à la culture du viol », etc.
Au Maroc, où 63 % des femmes ont subi un acte de violence, un projet de loi global relatif aux violences faites aux femmes est actuellement en cours d’adoption, notamment grâce au travail d’accompagnement au plaidoyer d’ONU Femmes Maghreb. Ce projet de loi, qui prévoit l’incrimination des maris qui répudient leurs épouses ou encore des auteur.e.s de harcèlement dans l’espace public, a été adopté par le gouvernement en août 2016 ; il est en cours de discussion au Parlement.
Pour réduire les violences contre les femmes dans les espaces publics et augmenter leur sentiment de sécurité, ONU Femmes a lancé en novembre 2010 le programme « Safe Cities » ou « Villes sûres sans violence à l’égard des femmes et des filles », afin qu’elles puissent jouir d’une réelle mobilité et bénéficier librement des espaces publics dans la ville. Aujourd’hui, le programme est déployé dans 20 villes.
Le programme « Safe Cities » a été mis en œuvre au Maroc dans les villes de Marrakech et de Rabat. A Marrakech, un important programme de sensibilisation et de formation du grand public et de professionnel.le.s existe depuis 2012. Ce programme vise les professionnel.le.s du travail social, mais pas que : des chauffeurs de bus et de taxis on également été visé.e.s par ces formations, dans l’objectif d’assurer la sécurité des femmes dans les transports publics.
Les violences sexuelles dans l’espace public n’ont pas lieu qu’ailleurs… En France, d’après un rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, 100 %09 des femmes ont déjà été confrontées à du harcèlement sexuel dans les transports en commun.